« Si nous avions continué comme cela, nous serions allés droit à la catastrophe. » Interrogé dans les colonnes du New York Times (NYT), Egbert de Vries, conseiller municipal d’Amsterdam n’y va pas par quatre chemins. Comme l’explique le journal américain, la capitale des Pays-Bas est en train de s’effondrer sous son propre poids.
L’an passé, la paroi d’un canal s’était ainsi effondrée dans l’eau, tandis que près de la moitié des 1 700 points de la ville seraient branlants, obligeant les tramways à les traverser au ralenti pour éviter un drame. Construite sur un marécage, la ville d’Amsterdam se trouve sous le niveau de la mer et repose sur des millions de pilotis en bois qui servent de fondations. S’ils sont relativement en bon état, ces pilotes datent toutefois d’un autre âge, alors que la ville a été agrandie au XVII siècle.
Les chantiers vont se multiplier
« À l’époque, ils étaient construits pour supporter le poids des chevaux et des voitures, pas des camions de ciment de 40 tonnes et d’autres équipements lourds », souligne Egbert de Vries, responsable de la rénovation de la ville. De nombreux pilotis de bois se sont déplacés, fissurés ou effondrés sous la pression, provoquant l’affaissement et la fissuration des ponts et des parois latérales des canaux et contraignant les autorités à réagir.
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La « reconstruction » d’Amsterdam coûtera ainsi 2 milliards d’euros, au bas mot, avec des travaux qui dureront au moins 20 ans. « Ce sont de gros chiffres, et les travaux doivent avoir lieu dans une zone très fréquentée et très peuplée », concède le conseiller municipal. Les touristes de passage dans la capitale néerlandaise risquent ainsi de ne pas la reconnaître ces prochaines années, alors que les chantiers vont se multiplier.
« C’est un gâchis gigantesque »
Ces travaux ne seront pas sans conséquences pour les habitants non plus. Le NYT relate qu’une vingtaine de propriétaires de péniches ont été informés qu’ils allaient devoir « déménager » leur habitation, amarrée depuis des décennies le long du Waalseilandsgracht, l’un des canaux de la ville, afin de permettre la réparation de celui-ci.
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« Certaines péniches seront temporairement placées en plein milieu du canal. Pour d’autres, il est possible que leurs bateaux ne rentrent plus après la mise en place des systèmes de support des murs », assène l’un des propriétaires concernés, qui en veut aux autorités : « C’est un gâchis gigantesque. À l’heure actuelle, ils construisent à raison de deux kilomètres par an et 200 kilomètres doivent être réparés. Cela pourrait prendre un siècle ».