« Un grand merci à Josiane Suleck ! » La maire de la petite commune de Rousies, dans le Nord, ne s’attendait certainement pas à être affichée de la sorte. À l’occasion de la fête du Travail, samedi 1er mai, le contenu du panneau d’affichage lumineux de la ville a été mystérieusement remplacé par des messages pour le moins vindicatifs à l’égard de l’édile, rapporte France 3 Hauts-de-France.
« Josiane Suleck payée 2 300 euros par mois [1 500 par la commune et 800 par l’agglo] pour dépenser l’argent de la ville dans des procédures. Facile quand ce n’est pas son argent ! » pouvait-on lire, mais aussi : « Dans l’affaire de la boulangerie, Rousies fut condamnée à payer 50 000 euros. Merci qui ? » Ce dernier message fait référence à une affaire remontant à 2015, année où une boulangerie de la ville, installée dans un bâtiment appartenant à la mairie, avait dû fermer ses portes faute d’entretien, avant d’être liquidée. La ville avait été condamnée à payer plus de 40 000 euros au liquidateur judiciaire.
Une vengeance d’anciens employés de la mairie ?
Un véritable règlement de comptes, qui a déclenché la stupeur des 4 000 habitants de la commune, mais aussi celle de la mairie, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de la télévision régionale et s’est contentée de masquer le panneau polémique avec une bâche. Mais qui se cache donc derrière cette opération ? Pour l’élue d’opposition Carole Devos, interrogée par France 3, cela vient « forcément » d’ex ou actuels agents des services municipaux, car il faut disposer de codes pour procéder à des publications sur le panneau. S’agit-il, dès lors, d’une vengeance ? La conseillère municipale évoque des affaires judiciaires en cours au sein de la mairie. « C’est un panier de crabes, il y a des revanchards », souffle-t-elle.
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Un agent de la ville confirme en effet avoir déposé une plainte pour harcèlement contre la maire Josiane Suleck, il y a trois mois. « Quand elle a quelqu’un dans le pif – et on ne sait pas toujours pourquoi – elle lui en fait voir de toutes les couleurs ! » confie-t-il à la télévision. Cet employé ne serait d’ailleurs pas le seul à en vouloir à la maire. Jérôme Ayel, membre du comité de coordination CGT du bassin Sambre-Avesnois, explique à France 3 avoir été en contact dès fin 2019 « avec plusieurs agents de la collectivité pour des faits de harcèlement, des mises au placard et des salaires impayés ».