Alors qu’un magazine de 52 minutes consacré aux fêtes johanniques devait être diffusé le 8 mai sur France 3 Centre-Val de Loire, la chaîne a finalement renoncé, rapporte La République du Centre. En cause : la présence de Charlotte d’Ornellas, journaliste du magazineValeurs actuelles, et le temps d’antenne offert à Serge Grouard, maire Les Républicains d’Orléans.
À défaut d’assister aux fêtes dans les rues d’Orléans en raison de la pandémie, le programme devait permettre aux habitants de les célébrer devant leur télévision. Ce magazine, financé entièrement par la ville à hauteur de 25 000 euros et mis en images par une société de production privée, retraçait les temps forts des cérémonies de l’année.
Charlotte d’Ornellas était la voix off de certains sujets
La direction de France 3 a finalement annoncé son renoncement à la mairie d’Orléans dans un courriel. « Quand j’ai appris, lundi, que la voix off de ce programme serait faite par une journaliste de Valeurs actuelles, les bras m’en sont tombés. Pour un programme diffusé sur une chaîne publique, c’est quand même très compliqué », s’est expliqué Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3. La journaliste Charlotte d’Ornellas, qui a incarné Jeanne d’Arc en 2002, devait prêter sa voix à certains sujets du magazine.
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Le temps d’antenne obtenu par le maire Serge Grouard dans le programme a également posé problème pour la chaîne. France 3 Centre-Val de Loire n’avait en effet aucun contrôle sur l’aspect éditorial. « Je suis arrivé il y a seulement quatre mois à Orléans et j’ignorais qu’il y avait dans ces fêtes des prises de parole politiques, a indiqué Jean-Jacques Basier. À deux jours de l’ouverture de la campagne des départementales et des régionales, ça me semblait maladroit. »
La chaîne a précisé que cette situation était inhabituelle et a évoqué le contexte particulier de la pandémie de Covid-19. « Nous avons des partenariats avec la région sur des programmes culturels et nous restons ouverts à des partenariats avec la ville, mais, s’il n’y avait pas eu le Covid et ce huis clos, nous n’aurions jamais marché là-dedans. Nous préférons produire les choses nous-mêmes », assure Jean-Jacques Basier.