Les forces de l’ordre de nouveau attaquées. Quatre mineurs ont été mis en examen et un majeur a été convoqué au tribunal près de Grenoble. C’est ce qu’a annoncé le parquet dans la soirée du mardi 27 au mercredi 28 avril 2021. Les faits remontent au samedi 24 avril. Dans la riche banlieue de Meylan, deux voitures de gendarmes ont été prises pour cible par des tirs de mortiers d’artifice et des jets de cailloux. Des renforts se sont rendus sur place, avant que d’autres tirs ne surviennent. Un adolescent de 15 ans a été interpellé.
Le suspect a reconnu les faits. Son audition a permis de retrouver quatre personnes impliquées, qui ont également admis leur implication : deux frères de 15 et 16 ans, un jeune de 16 ans et un majeur de 18 ans. Selon le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, le groupe « avait formé le projet d’agresser les gendarmes avec des mortiers », qu’ils avaient commandés sur le réseau social Snapchat. Samedi soir, les gendarmes visés avaient été appelés par « un riverain signalant un attroupement d’une dizaine de jeunes armés de battes de baseball ».
Les quatre mineurs ont été présentés mardi 27 avril au juge pour enfants afin d’être mis en examen pour « violences volontaires en réunion avec arme et sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « dégradation en réunion ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire ou en liberté surveillée préjudicielle (accompagnée d’une action éducative), a poursuivi Éric Vaillant. Le majeur, poursuivi des mêmes chefs, a été placé en contrôle judiciaire et sera convoqué devant le tribunal en juillet.
Tirs de mortiers, fréquemment utilisés à Grenoble
Les tirs de mortiers – des engins pyrotechniques initialement destinés aux artificiers professionnels – visent quasi quotidiennement depuis un an les forces de l’ordre dans l’agglomération de Grenoble. Pour quelles raisons ? « On se pose tous des questions », avait reconnu il y a quelques jours le procureur, qui avait évoqué deux pistes : le côté « ludique » des mortiers pour des « jeunes qui sont désœuvrés et qui s’amusent à s’en prendre aux policiers » et une volonté de « faire payer le fait que l’on s’en prend de façon trop active à leurs trafics » de stupéfiants. Avant cette affaire, deux personnes avaient été condamnées pour des tirs de mortiers d’artifice, avait dit Éric Vaillant, en regrettant des interpellations trop peu fréquentes.
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