Saleen S7 Twin Turbo : la supercar exotique made in America
Les supercars n’étonnent plus grand monde aujourd’hui, surtout à l’heure où l’on parle plutôt d’hypercars pour désigner les voitures dont les performances, autant que leurs tarifs, dépassent l’entendement. Il fut pourtant une époque, pas si lointaine, où les supercars se faisaient plus rares et arrivaient encore à surprendre. La Saleen S7 de 2000, puis sa déclinaison Twin Turbo de 2005, font partie de ces derniers monstres d’efficacité, bruts de décoffrage, qui ne pouvaient pas encore être pilotés par n’importe quel footballeur en manque de reconnaissance...
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Ne paraissant pas américaine pour un sou avec son moteur en position centrale arrière et son look de prototype d’endurance, on aurait plutôt prêté à la Saleen S7 du début des années 2000 des origines européennes. Pourtant, ce missile routier est bien l'œuvre d’un petit constructeur américain, Saleen Inc., qui s’est spécialisé dans la préparation de Ford Mustang en post-production en 1985, deux ans après avoir formé une écurie de compétition. La supercar S7 est quant à elle née à la fin des années 90, d’après une idée de Steve Saleen, patron et propriétaire de l’entreprise du même nom, qui cherchait alors à développer une voiture de course à partir d’une feuille blanche. Une fois son proto de compétition achevé, une série de véhicules de route nécessaires à l'homologation a rapidement suivi.
V8 atmo puis bi-turbo
Lancer le diaporama Saleen S7 Twin Turbo (2005)+20
Le Saleen S7 en version routière était équipé d'un V8 en aluminium de 427 ci (7.0) d’origine Ford, intégré à une structure en fibre de carbone. Le look ultra-large de la supercar, au plus proche du sol, sa longue carrosserie en partie arrière ainsi que ses doubles feux ronds n’étaient pas sans rappeler la McLaren F1 (lancée en 1993), à la différence que l’américaine était campée sur des roues chromées (la touche “yankee” qui va bien). Dotée de commandes viriles et d’un comportement de voiture de course, car à peine améliorée pour un usage routier, la voiture accélérait de 0 à 100 km/h en un peu moins de 4 secondes grâce à ses 558 ch et 712 Nm de couple. Sur la piste, la S7R a de son côté su s’imposer comme une auto très compétitive, remportant notamment des victoires de classe aux 12 Heures de Sebring et aux 24 Heures du Mans (1ère en GT1 en 2010).
En 2005, quatre ans après le début de la production de la S7, Saleen a décidé qu’il était temps de mettre à niveau sa supercar. Après avoir associé deux turbocompresseurs Garrett au bloc V8, celle qui était ainsi devenue la S7 Twin Turbo a franchi une étape supplémentaire. Le huit cylindres gavé d’air frais, totalisant 750 ch et 1018 Nm de couple, lui permettait alors d’abattre le 0 à 100 km/h en 3,0 secondes seulement. La vitesse de pointe annoncée par Saleen était de 399 km/h ! Afin de supporter une telle vitesse, les diffuseurs avant et arrière de la voiture furent repensés pour augmenter la force d'appui de plus de 60%. Notons que la supercar transmet sa puissance aux seules roues arrière, via une boîte mécanique à 6 rapports, histoire de cerner de quoi nous parlons ici... Seuls 30 exemplaires de la S7 Twin Turbo ont été fabriqués.