Confinement « souple » étendu à tout le territoire, établissements scolaires fermés pour trois semaines… Très attendues, les nouvelles mesures de freinage de l’épidémie de Covid-19, annoncées mercredi 31 mars par Emmanuel Macron, ont été boycottées par bon nombre de responsables politiques de l’opposition. À l’inverse, elles semblent avoir plu à la population.
D’après un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro et France Info, plus de sept Français sur dix approuvent en effet ces nouvelles restrictions… sans pour autant vouloir s’y plier.
La lassitude des jeunes
Un an après le début de l’épidémie, la lassitude atteint des sommets. Ainsi, l’enquête révèle que près de la moitié (46 %) des personnes interrogées compte bien passer outre ces mesures. Dans le détail, 39 % d’entre elles pensent à s’autoriser quelques écarts, quand 7 % entendent bien bafouer les règles ou s’y opposer. Sans surprise, les jeunes sont les plus nombreux à vouloir faire fi des nouvelles restrictions : 63 % des 18-24 ans et des 25-34 ans ne les respecteront pas ou peu. Les fêtes sauvages, comme celle organisée mardi 30 mars à Lyon, qui avait réuni plus de 300 personnes, tendent à le prouver depuis plusieurs semaines.
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Une forme de rébellion que le président d’Odoxa Gaël Sliman analyse pour Le Figaro : « La lassitude d’une année de crise sanitaire, conjuguée au sentiment général que les nouvelles contraintes annoncées sont à la fois trop pénibles et inefficaces, conduit de plus en plus de Français à vouloir s’affranchir des règles. »Les Français favorables à la fermeture des écoles…, pas les parents
Autre mesure populaire auprès des Français : la fermeture des crèches, collèges et lycées, pour trois à quatre semaines. Cette décision, pourtant hautement inflammable, est soutenue par 72 % des Français. En revanche, les parents d’élèves ne sont logiquement pas de cet avis. D’après l’enquête du Figaro et de France Info, 60 % d’entre eux jugent cette fermeture « trop contraignante » et 40 % doutent même de son efficacité sanitaire. Pour beaucoup, cette situation va les contraindre à se réorganiser pour la garde de leurs enfants. Elle devrait surtout freiner à nouveau l’économie, les empêchant de travailler quand le télétravail n’est pas possible.
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Quoi qu’il en soit, la septième allocution d’Emmanuel Macron depuis un an n’a toujours pas convaincu les Français. Une majorité d’entre eux (53 %) juge d’ailleurs sévèrement l’action du gouvernement et estime « insuffisantes » les nouvelles contraintes. Et la perspective d’une réouverture des terrasses de restaurants et cafés, annoncée par le président pour la mi-mai, n’a pas encore changé la donne…