Mercedes : clap de fin pour l’hydrogène grand public

Mercedes : clap de fin pour l’hydrogène grand public
par Gautier Bibollet
“Un problème de coût”

Mercedes : clap de fin pour l’hydrogène grand public

2 ans après la commercialisation du GLC F-Cell, ce SUV de niche amorce une retraite anticipée à cause de son coût de fabrication. Ce geste marque la fin du développement de l’hydrogène, entamé il y a trente ans au sein de la marque à l’étoile.

Automotive News rapporte des propos tenus par Markus Schäfer, directeur de recherche chez Daimler-Mercedes. Ce dernier annonce l’arrêt net du développement de l’hydrogène en raison de son coût de production unitaire. 

Une logique économique

Une logique économique

C’est une décision à contrecoeur prise par Markus Schäfer. Dans son aveu, le directeur allemand concède que les piles à combustible “fonctionnent très bien”, seulement, celles-ci sont victimes d’un “problème de coût”. 

M. Schäfer appuie par la suite son propos :

”Les voitures à pile à combustible ont longtemps été présentées comme une réponse à la réduction des émissions et des polluants car elles n'émettent que de la vapeur d'eau. Elles ont une longue autonomie et un temps de réapprovisionnement court, semblable à un véhicule à moteur à combustion. Mais ces véhicules sont au moins deux fois plus chers à construire qu'un équivalent à batterie. Par conséquent, les prix de vente, lorsqu'ils sont annoncés, ne reflètent pas ce coût“. 

Ce n’est pas le premier constructeur à faire une telle annonce. Auparavant, l’Alliance Renault-Nissan ainsi que Honda avaient elles aussi gelé leur budget dédié à la recherche sur l’hydrogène. Seul Toyota semble se maintenir sur ce marché.

Cette prise d’initiative fait peut-être suite aux au discours prôné le mois dernier par Volkswagen :

“Tout parle en faveur de la batterie, et pratiquement rien ne parle en faveur de l'hydrogène”.

En Allemagne pour le moins, l’hydrogène n’a plus le vent en poupe. 

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L’hydrogène maintenu pour les poids-lourds

L’hydrogène maintenu pour les poids-lourds

Cependant, Markus Schäffer reste sur ses réserves. Cette décision ne semble pas définitive :

“Nous aurons toujours la possibilité de revenir à tout moment s'il y a un marché et une nécessité”.

Un clin d’oeil à la Chine pour la séduire ? Surtout quand on sait qu’elle a lancé l’année dernière la plus grande station-service à hydrogène au monde.

Notons toutefois que cet arrêt ne concerne que les véhicules de tourisme, les camions disposent eux d’un avenir plus prometteur. Bien que Daimler possède des poids-lourds électriques dans sa gamme, le groupe a ainsi signé un accord commercial avec le constructeur Volvo, un plan d’investissement de 200 millions d’euros. Les piles à combustible, plus légères que les packs de batteries électriques, conviennent mieux à ce type de carrosserie lorsqu’il s’agit de respecter le poids maximal. En interne enfin, le plan divise puisque le PDG de Daimler Trucks, Martin Daum affiche un pessimisme remarqué : cette somme investie par les deux sociétés “ne suffira pas” pour installer sereinement l’hydrogène.