Automotive News rapporte des propos tenus par Markus Schäfer, directeur de recherche chez Daimler-Mercedes. Ce dernier annonce l’arrêt net du développement de l’hydrogène en raison de son coût de production unitaire.
Une logique économique
C’est une décision à contrecoeur prise par Markus Schäfer. Dans son aveu, le directeur allemand concède que les piles à combustible “fonctionnent très bien”, seulement, celles-ci sont victimes d’un “problème de coût”.
M. Schäfer appuie par la suite son propos :
”Les voitures à pile à combustible ont longtemps été présentées comme une réponse à la réduction des émissions et des polluants car elles n'émettent que de la vapeur d'eau. Elles ont une longue autonomie et un temps de réapprovisionnement court, semblable à un véhicule à moteur à combustion. Mais ces véhicules sont au moins deux fois plus chers à construire qu'un équivalent à batterie. Par conséquent, les prix de vente, lorsqu'ils sont annoncés, ne reflètent pas ce coût“.
Ce n’est pas le premier constructeur à faire une telle annonce. Auparavant, l’Alliance Renault-Nissan ainsi que Honda avaient elles aussi gelé leur budget dédié à la recherche sur l’hydrogène. Seul Toyota semble se maintenir sur ce marché.
Cette prise d’initiative fait peut-être suite aux au discours prôné le mois dernier par Volkswagen :
“Tout parle en faveur de la batterie, et pratiquement rien ne parle en faveur de l'hydrogène”.
En Allemagne pour le moins, l’hydrogène n’a plus le vent en poupe.
L’hydrogène maintenu pour les poids-lourds
Cependant, Markus Schäffer reste sur ses réserves. Cette décision ne semble pas définitive :
“Nous aurons toujours la possibilité de revenir à tout moment s'il y a un marché et une nécessité”.
Un clin d’oeil à la Chine pour la séduire ? Surtout quand on sait qu’elle a lancé l’année dernière la plus grande station-service à hydrogène au monde.
Notons toutefois que cet arrêt ne concerne que les véhicules de tourisme, les camions disposent eux d’un avenir plus prometteur. Bien que Daimler possède des poids-lourds électriques dans sa gamme, le groupe a ainsi signé un accord commercial avec le constructeur Volvo, un plan d’investissement de 200 millions d’euros. Les piles à combustible, plus légères que les packs de batteries électriques, conviennent mieux à ce type de carrosserie lorsqu’il s’agit de respecter le poids maximal. En interne enfin, le plan divise puisque le PDG de Daimler Trucks, Martin Daum affiche un pessimisme remarqué : cette somme investie par les deux sociétés “ne suffira pas” pour installer sereinement l’hydrogène.