Voiture radar privée : un début de fiasco
Le gouvernement dévoile le premier bilan des voitures radars privées, confiées à la société Mobiom, et qui, contre toute attente, n’est pas très glorieux.
Le gouvernement dévoile le premier bilan des voitures radars privées, confiées à la société Mobiom, et qui, contre toute attente, n’est pas très glorieux.
Depuis près d’un an, le gouvernement a confié la gestion des voitures-radars à la société privée Mobiom. Equipés en majorité de Peugeot 308 SW banalisées, les conducteurs procèdent à une chasse aux automobilistes en excès de vitesse. Des agents qui, il est important de le rappeler,ne font que conduire puisque la verbalisation se fait sans qu'ils la déclenchent eux-mêmes : l’ordinateur et la caméras installés dans leur véhicule s’occupe de tout.
L’expérimentation de la voiture radar privée, avait été initiée en avril 2018 dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime. Depuis septembre dernier, d’autres départements normands ont vu fleurir ces voitures-radars sillonner les routes. Résultat, un premier bilan rapporte le nombre de 1 873 amendes dressées au mois d’octobre 2018 par ces véhicules, soit environ 10 par sortie et 2,46 par heure. Beaucoup ? Non, loin s'en faut…
Rappelez-vous, au printemps 2018, le Ministère de l’Intérieur en charge de la sécurité routière assurait que ces voitures traqueuses rouleraient entre 6 et 8 heures par jour. Dans les faits aujourd'hui, elles parcourent environ 200 km chaque jour, soit 4 heures de sortie en moyenne. Loin, donc, de l'effet d'annonce…
Michel Raison, sénateur de la Haut-Saône, interpelle : « 1873 amendes en octobre dernier, à raison de 150 euros par PV, cela donne environ une recette d'environ 280.000 euros, c'est très peu rentable. Payons plutôt des policiers pour repérer les chauffards. Ce serait plus efficace aussi en matière de sécurité. »
Clairement, ces chiffres ne sont pas ceux espérés par l’Etat. Pour la société Mobiom, l’ambition de déployer plus de 380 véhicules partout en France au milieu de l’année 2019, semble ainsi s’éloigner. L'entreprise serait d'ailleurs toujours à la recherche de conducteurs pour faire sillonner ses voitures radars privées. Du côté de la Sécurité routière, on entend positiver : « Les choses se mettent en place, petit à petit. On fait attention. Nous voulons que le système soit sûr à 100 %. Les véhicules commencent à rouler davantage en Normandie. Le but n’est pas de faire de l’argent », rappelle Emmanuel Barbe, délégué interministériel de la Sécurité Routière.
Tandis que le dispositif prévoyant de s'élargir dans les semaines à venir à la Bretagne et aux Pays de la Loire est retardé, le gouvernement espère tout de même de meilleurs résultats au cours des six prochains mois. En attendant, les voitures radars privées continuent de sillonner les routes de Normandie...