La ville de Kolda a abrité, la semaine dernière, un atelier de formation des journalistes des radios communautaires sur le traitement de l'information liée à la migration.
Entre les mois de janvier et avril derniers, seulement 977 migrants sénégalais ont été rapatriés de la Libye, du Maroc et d'autres pays, grâce à l'assistance de l'Organisation internationale des migrations (Oim).
La révélation a été faite par El Hadj Seydou Nourou Dia, point focal communication du bureau Oim/Sénégal lors de l'atelier sur les approches communautaires du traitement de l'information liée à la migration qui s'est tenu les 5, 6 et 7 juin derniers, à Kolda.
La rencontre vise à outiller les journalistes des radios communautaires des régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, Kédougou et Tamba sur les termes à utiliser dans le traitement de l'information sur la problématique de l'émigration pour éviter le sensationnel, les clichés et d'autres stéréotypes.
Le choix de Kolda pour abriter cette rencontre s'explique par le nombre élevé de migrants originaires de cette région considérée comme la principale pourvoyeuse d'émigrés clandestins au Sénégal.
« C'est une rencontre de renforcement des capacités pour des journalistes des radios communautaires dans le cadre d'un projet que nous appelons « Migrants as Messengers » qui veut dire migrants comme messagers. Il s'agit, pour nous, de contribuer à ce que les médias comprennent la problématique de la migration, mais aussi puissent avoir les bons termes quand ils parlent de la migration », déclare Seydou Nourou Dia.
Il estime que les radios communautaires peuvent jouer un rôle essentiel dans la sensibilisation des communautés sur les dangers liés à l'émigration irrégulière et de conscientiser les familles des risques qu'elles font prendre à leurs enfants en les incitant à aller à l'aventure.
Les émigrés subissent des maltraitances et d'autres traitements inhumains dans les pays traversés sans compter les risques encourus en traversant la mer Méditerranée à bord des embarcations de fortune ou de trouver la mort dans le désert du Sahara.
Le projet interpelle le migrant en lui donnant notamment la parole pour lui permettre de raconter son histoire et d'expliquer les difficultés auxquelles il a été confronté tout au long de son trajet pour l'amener à comprendre que l'émigration clandestine n'est pas la meilleure solution. Et qu'il peut bien rester et réussir chez-lui, ou à la limite, opter pour une migration régulière pour éviter de mettre inutilement sa vie en danger.