L'association pour l'étude des créoles à base lexicale portugaise et espagnole vient de tenir son 18ème colloque international annuel, à Ziguinchor. L'Acblpe a saisi l'occasion pour demander à l'Etat de codifier le créole casamançais comme les autres langues nationales du Sénégal.
Ndiémé Sow, sociolinguiste, par ailleurs membre de l'Association pour l'étude des créoles à base lexicale portugaise et espagnole, a estimé que la codification du créole casamançais doit pouvoir se faire. Lors du 18e colloque international annuel de l'Acblpe, à Ziguinchor, elle a demandé à l'Etat de s'y employer et à reconnaître ce créole-là comme étant une langue nationale. Notre enseignante chercheuse a donné des explications pour démontrer que les critères de la codification du créole casamançais sont largement remplis.
Le directeur du Centre national pour la recherche scientifique (Cnrs) de France, Nicolas Qvint, a renchéri qu'il y a maintenant un livre de grammaire de 450 pages qui explique ce qu'est le Créole casamançais.
L'ouvrage, réalisé par deux sociolinguistes sénégalais qui travaillent sur le statut sociolinguistique du créole à Ziguinchor et dans les endroits créolophones du Sénégal, a été présenté publiquement lors du colloque.
La rencontre a regroupé une cinquantaine de chercheurs provenant de 20 pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie et du continent américain pendant quatre jours (du 11 au 14 juin 2018). On y notait aussi la présence des étudiants de l'université Assane Seck de Ziguinchor.
L'objectif visé était de mieux faire connaître les créoles à base lexicale portugaise et espagnole pour avancer la connaissance sur ces langues. Egalement, le colloque devrait contribuer à la reconnaissance de l'identité du créole casamançais, et à susciter des vocations de chercheurs parmi la population estudiantine de l'université Assane Seck.