Quatre ans après la disparition du doyen Babacar Maurice Ndiaye, ses jeunes confrères ont organisé une journée de prières dans les locaux de la station de radio Fm Téranga, pour lui rendre hommage et se souvenir des beaux moments qu'ils ont passés avec lui dans l'espace médiatique de l'ancienne capitale de l'Afrique occidentale française (Aof). C'était en présence des représentants de la famille de celui-ci.
Des larmes, il en a encore coulé à flots dans cette station de radio, au moment où une dizaine d'orateurs sont intervenus pour se rappeler la dernière image que Maurice, comme on le surnommait affectueusement, a laissée à l'ensemble de ses lecteurs. En effet, le 30 septembre 2014, la triste nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans la région nord. Un éminent journaliste sportif venait de nous quitter. Un grand chroniqueur judiciaire s'est éteint. Un régulateur social, longtemps considéré comme une figure emblématique de la cité magique et mystique de Mame Coumba Bang (génie tutélaire des eaux), a été rappelé à Dieu, à la suite d'une courte maladie. Il a été inhumé dans sa ville natale, au cimetière Tiaka Ndiaye de Guet-Ndar.
Décédé dans les premières heures de la matinée de la date susmentionnée, au moment où il se rendait au centre hospitalier régional de Saint-Louis, Babacar Maurice Ndiaye venait de tirer sa révérence, après avoir rendu de bons et loyaux services à la nation, pendant une quarantaine d'années, dans le domaine de la communication. Deux jours avant son décès, raconte Moussa Diagne Colombo dit Mbeur Diagne, journaliste et responsable régional de la 2STV, de nombreux amis, parents, voisins et sympathisants lui ont serré la main dans les rues, ruelles et artères de l'île de Ndar au moment où il vaquait tranquillement à ses occupations.
Ce journaliste rompu à la tâche, ancien correspondant du Soleil, qui a eu l'occasion de travailler dans plusieurs organes de presse de notre pays, a quitté ce bas monde, à l'âge de 58 ans, sur la pointe des pieds, laissant derrière lui, toute une famille attristée, domiciliée à Santhiaba, un quartier de la Langue de Barbarie, intercalé entre Guet-Ndar et Gokhou-Mbathie.
Selon Babacar Niang, responsable de Zik/Fm à Saint-Louis, Maurice était bien connu dans la presse écrite, grâce à sa plume alerte, acerbe, véridique, élégante, ses analyses pointues et pertinentes, son impartialité, sa neutralité dans la collecte, la vérification, le recoupement et le traitement des informations.
Jusqu'à son dernier souffle, a précisé Baye Diagne de Fm/Téranga, il a exercé ce métier avec passion dans sa ville natale où il avait réussi à mettre en place le journal Domou Ndar et un site web d'informations générales. L'ami de toutes les personnalités de notre pays, ne passait pas inaperçu.
Coriace, tenace, courageux et très résistant, il n'a jamais accepté d'être torturé par une quelconque maladie. Même avec une fracture du bras gauche (la dernière image qu'il nous a laissée), il arrivait à couvrir correctement les événements, à deviser tranquillement avec ses concitoyens, à distribuer des salamalecs tonitruants aux passants.
Egal à lui-même, très fidèle en amitié, humble et disponible, Maurice ne ratait pas la moindre occasion pour communier avec la population de la vieille cité, dans la joie et l'allégresse. Adama Sène de Direct Info, Gamby Diagne de la Dtv, Adama Sall de L'évidence, Seydou Nourou Guissé de la Rts, Daouda Sène de Stades, Aïda Coumba Diop de L'Observateur, Ousseynou Diop de la Tfm, Babacar Diop de l'Aps et les cameramen Abdou Boye et Habib Seck se sont succédé au micro pour rappeler que sa communication était vivante, ponctuée de tapes amicales et de congratulations. Des témoignages émouvants qui en disent long sur l'empreinte que Maurice a laissée dans cette ville. Ainsi, les populations de Saint-Louis sont restées profondément marquées par sa façon de commercer avec ses prochains, sa manière particulière d'égratigner les autorités administratives, municipales, politiques, coutumières et religieuses, de taquiner ses amis et proches collaborateurs.