Au Nigeria, la course à la présidentielle de février 2019 a commencé. Après l'annonce de la candidature de l'actuel président Muhammadu Buhari - candidature qui devra être validée par les primaires de son parti le All Progressives Congress entre août et septembre prochain - c'est cette fois un candidat d'opposition du Sud qui rentre en lice : Donald Duke, un ancien gouverneur qui se présente pour le moment sans son parti politique.
Après une décennie loin de la scène politique, Donald Duke sort de sa réserve. Et frappe fort en se portant candidat à la magistrature suprême.
Ancien gouverneur de l'État de Cross River, dans le sud-est du pays, de 1999 à 2007 et fort d'un bilan économique et environnemental salué, Donald Duke est un homme respecté. Il est l'un des rares hommes politiques nigérians à n'avoir jamais été nommé dans une quelconque affaire de corruption. A 57 ans, il est aussi le plus jeune candidat déclaré de cette élection.
Pour le moment, ce candidat audacieux a choisi de faire cavalier seul. Il ne se présente pas sous la bannière de son parti, le Parti démocratique du peuple, dans l'opposition, sans exclure toutefois la possibilité de participer à ses primaires.
Il lui faudra pour cela briser, au sein du PDP, une tradition tenace. La tradition de « zooning », qui consiste à présenter un candidat du Nord, après avoir été représenté, aux deux précédents scrutins, par Goodluck Jonathan, originaire du Sud.
Mais Donald Duke fait fi de la contrainte. Il dit concourir en tant que Nigérian, soucieux de représenter la nation. Et se décrit comme celui qui dynamisera l'économie et réformera la justice.
Pour faciliter son ascension, il laisse d'ailleurs entendre qu'il pourrait rallier le African Democratic Congress, un nouveau parti issu du mouvement apolitique de l'ancien président Olusegun Obasanjo.