Alors que les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles, les chefs d'établissements privés n'hésitent pas à renchérir les frais de scolarité.
Sont-t-ils de bonne foi ? Personne ne peut jurer de cela. Surtout pas les parents qui payent le lourd tribut de ces « caprices » des chefs d'établissements qui au gré de chaque nouvelle année scolaire augmentent les frais de scolarité. Ils évoquent pour cela de nombreuses raisons.
Notamment les subventions de l'Etat qui n'arrivent pas toujours à temps ou pas du tout chez certains. Et donc, ils se sentent obligés de revoir les frais de scolarité à la hausse pour pouvoir, arguent-ils, supporter les charges. Un prétexte avancé lorsqu'ils ne brandissent pas l'argument suprême comme quoi « l'excellence a un prix ». Ou encore qui veut une éducation de qualité pour son enfant est contraint de casser sa tirelire.
Sauf que ce sont les parents qui ressentent ces hausses dans leurs revenus alors qu'ils consentent déjà tant de sacrifices. Dans un contexte où les ressources s'amenuisent au quotidien, où la cherté de la vie est plus persistante, les augmentations des frais de scolarité dépassent parfois la barre des 50.000F.
« Vous savez que la pension de votre enfant vous coûte telle somme et puis un matin, on vous annonce que cette somme a augmenté. Parfois, vous avez juste envie de changer d'établissement mais en même temps, vous n'êtes pas sûr que l'encadrement sera le même. Alors vous optez pour un diable que vous connaissez au lieu d'un dieu que vous ne connaissez pas », regrette Mme Balla, parent d'élèves.
Si seulement, les dépenses s'arrêtaient là. A côté des frais d'écolage, les parents doivent acheter des fournitures scolaires avec des manuels scolaires dont les prix et la quantité peuvent décourager plus d'un. « Vous avez donc la pension à payer, les livres et cahiers à acheter, les frais de taxis et de goûter à débourser chaque matin, comment on peut s'en sortir lorsqu'on est parent de trois enfants avec un salaire de 180 000 F », s'interroge cette employée d'une société d'assurance.
Pour sortir de cette situation, Elysée Beyala, parent d'élève, pense que l'Etat devrait fixer un plafond des frais de scolarité pour les établissements secondaires privés à ne pas dépasser. « Ainsi, les chefs d'établissements sauraient à quoi s'en tenir », tranche-t-il.