Anne-Marie Francine Ndok, Délégué régional du ministère des Enseignements secondaires pour le Centre.
Au fil des années, certains établissements scolaires privés se sont spécialisés dans l'augmentation des frais de scolarité de façon unilatérale. Avez-vous observé le phénomène ? Qu'est-ce qui peut l'expliquer ?
Les promoteurs d'établissements privés sont libres de fixer le taux de scolarité. Ceci parce qu'ils investissent souvent dans la plupart des cas de gros moyens financiers. C'est pourquoi vous trouverez certains établissements privés dans des cadres luxueux, avec un confort. Et tous ces éléments-là contribuent à la fixation des frais de scolarité. Le fait que le promoteur décide d'augmenter le prix après une année scolaire peut s'expliquer par le fait qu'au cours de celle-ci les charges deviennent de plus en plus élevées. Parce que le défi de ce type d'établissement est de pouvoir payer les enseignants, le personnel, l'entretien et plusieurs autres charges jusqu'en fin d'année. S'ils n'y arrivent pas, c'est normal que les frais de scolarité soient revus à la hausse. Et pour certains, ils ne peuvent pas le faire de façon exorbitante d'un seul coup. C'est pour cette raison qu'ils le font petit à petit au fil des années. Mais, il faut le faire à condition que les parents soient prévenus. D'où l'importance du dialogue pour expliquer la situation aux parents.
Ces frais de scolarité ne sont-ils pas encadrés ?
Nous avons un droit de regard, car ces élèves appliquent les programmes du ministère des Enseignements secondaires. Lorsqu'il y a des plaintes, nous dépêchons une équipe sur le terrain. Bien entendu, nous travaillons en collaboration avec le secrétariat à l'éducation et l'ordre des enseignements. L'équipe procède alors à des enquêtes et rend compte. Si l'établissement est en tort, nous adressons des lettres d'observation et un rappel à l'ordre aux promoteurs.
De quelles voies de recours disposent les parents ?
Les parents peuvent déposer leurs requêtes auprès du délégué régional ou départemental des enseignements. A notre niveau, nous trouverons des solutions avec la collaboration du sécretariat national à l'éducation. Le cas échéant, nous saisissons le ministre.
Y a-t-il des mesures en vue pour circonvenir le phénomène ?
Le ministère est en train de voir comment mettre en place la contractualisation de l'enseignement privé. Ça veut dire qu'un promoteur qui estime qu'il n'a pas assez de moyens pour supporter les charges, pourra signer des contrats avec l'Etat afin de bénéficier d'enseignants payés par l'Etat. Cette convention ne sera pas obligatoire. Tout dépendra des promoteurs, bien sûr. Certains peuvent choisir de rester dans leur logique.