Un atelier dénommé « Evénement régional de la Cedeao sur les migrations mixtes » s'est déroulé en cours de semaine à Saly-Portudal. Un état des lieux de la problématique a été fait et des discussions ouvertes pour renforcer la sensibilisation et l'amélioration de la coordination des dites migrations dans la sous-région et en Mauritanie, de concert avec les partenaires techniques et financiers.
Olatunde Olayemi, coordinateur de l'Unité de la Cedeao en charge des questions migratoires, a ainsi abordé devant la presse les mesures pour la gestion des migrations. Selon lui, plusieurs causes sont à retenir à propos des déplacements de populations en Afrique de l'Ouest.
Des migrants partent pour des raisons économiques ou pour la recherche du bien-être alors que d'autres quittent pour des problèmes liés aux conflits. Rappelant d-s lors que les politiques mises en place par la Cedeao touchent à la gouvernance aux droits de l'homme dans la gestion des migrations, il en a appelé à une Cedeao des peuples et non celle des pays.
Pour sa part, Mme Sophie Nonnenmacher, la Directrice Régionale adjointe d'Oim (Organisation internationale pour les migrations) pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, et Chef de mission de l'Oim au Sénégal a insisté sur la notion de migrations mixtes. A l'en croire, cette dernière est complexe.
La compréhension du phénomène, selon elle, ouvre sur l'adoption et la mise en œuvre de mécanismes pour la protection des migrants et des refugiés.
Et de déclarer dans la foulée que « la référence aux migrations mixtes à l'origine du processus migratoire prend en compte la réalité de la migration sans être liée à une distinction exclusive et souvent artificielle entre mouvements volontaires et mouvements forcés ».
Pour autant, dans le cadre de l'amélioration de la coordination régionale sur les migrations mixtes en Afrique de l'Ouest, elle n'a pas manqué de féliciter la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest dans ses tentatives de mise a contribution des ressources régionales.
Toutes choses qui se font à travers : « la mise en place d'un groupe de discussion sur les migrations mixtes au sein de la Cedeao ; le renforcement de capacités des fonctionnaires des gouvernements sur le manuel et le kit de formation sur les migrations mixtes ; la création d'un groupe de travail régional du Midwa (Dialogue sur la Migration en Afrique de l'Ouest) sur les migrations mixtes ».
Cependant, la Chef de mission de l'Oim au Sénégal a tenu à faire savoir que son attente reste de voir dans l'espace Cedeao et en Mauritanie l'accroissement de l'expertise disponible en plus d'une meilleure maîtrise des tendances migratoires complexes et une évaluation des besoins en termes d'assistance et de protection pour fournir un soutien adéquat aux migrants vulnérables.
Pour Mme Patrice Desbonnes, Officier de liaison Migration, Presse et Information de la Délégation de l'Union européenne au sommet de la Valette (Malte) en 2015, l'Union européenne s'était déjà engagée auprès des Etats africains pour la mise en œuvre d'actions concrètes pour une gestion concertée de la migration.
Cela s'est traduit, à l'en croire, par son soutien dans différents pays ouest-africains, à travers le programme « From West Africa» d'appui à la libre circulation des personnes et à la migration en Afrique de l'ouest, en co-financement avec la Cedeao.
Un programme qui est mis en œuvre dans les 15 pays de la Cedeao et en Mauritanie sur différentes thématiques liées à la migration. Selon elle, l'atelier régional sur les migrations mixtes est dans cet ordre d'une pertinence particulière, vu le caractère complexe de la gestion des flux migratoires mixtes.
Elle a rassuré pour finir des efforts accrus au niveau de l'Union européenne et auprès de l'organisation des Nations unies pour les réfugiés et pour la protection des migrants.