Une rencontre de partage sur la phase pilote du projet d'implication des prestataires du secteur privé dans la mise en œuvre de la couverture universelle s'est tenue à Thiès dans la salle de conférence de la préfecture.
En présence de l'autorité administrative, des acteurs à la base et des responsables de la couverture maladie universelle, le directeur de l'assurance maladie, Serigne Diouf a indiqué qu'un grand bond en avant a été effectué en termes de couverture maladie entre 2012 et 2015, période pendant laquelle le taux de couverture est passé de 18% à 46%. « Présentement, il tourne autour de 50% » a-t-il confié.
Selon lui, au vu de l'objectif de 75% de taux de couverture fixé dans le plan Sénégal émergent, l'élargissement au niveau opérationnel des prestataires du secteur privé de santé dans la prise en charge des soins visé dans cette phase pilote du projet peut être considéré comme un pas de géant vers l'accès à l'assurance maladie des populations à revenus faibles. « Car, jusqu'ici, l'implication du secteur privé dans la couverture maladie universelle demeure encore timide », a-t-il noté.
Pour corriger cet impair sur le plan opérationnel, il soutient que des résultats issus d'une étude commandée par l'agence de la couverture maladie universelle, font apparaître une confiance mitigée des prestataires privés de soins en relation avec la viabilité et la solvabilité des mutuelles de santé qui, à leur tour, notent les tarifs élevés et non uniformisés qui n'arrangent pas les mutuelles de santé eu égard à la modicité de leurs moyens financiers.
Mais, malgré tout, une volonté affichée des mutuelles de santé d'étendre la collaboration aux prestataires de soins du secteur privé, tout au moins pour ceux qui ne peuvent pas être pris en charge dans le public. C'est pourquoi, d'ailleurs, les prestataires privés veulent l'aménagement d'espaces de dialogue entre eux et l'agence de la couverture maladie universelle en vue de trouver des solutions durables avec les mutuelles de santé.
Dans ce sillage, les acteurs disent, dans l'étude, vouloir un consensus pour une révision des tarifs et leur harmonisation à partir d'une base claire des actes professionnels et cela passe par une élaboration précise consensuelle d'une nomenclature générale des prestations. Car, pour les acteurs des mutuelles de santé, l'objectif recherché est d'arriver à adopter des taux uniformes des soins tant dans le public que dans le privé. « Devant tant de défis à relever, la phase pilote d'implication des prestataires du secteur privé dans la mise en œuvre de la couverture maladie universelle entend booster la négociation entre acteurs à la base suite à l'entente sur la stratégie, au sommet, entre la Cmu et l'union nationale des mutuelles de santé communautaire », a précisé Serigne Diouf.
Très ravi de voir le département de Thiès, berceau des initiatives mutualistes, retenu parmi les trois devant conduire la phase pilote du projet, le préfet de Thiès, Fodé Fall, se dit confiant pour sa réussite au sein des acteurs de son département. « D'ailleurs, la mise en place d'un comité ad hoc de suivi vise à piloter, au mieux, le processus », a-t-il soutenu.
Appuyé par l'Usaid à travers le secteur privé de la santé plus (Shops), l'Etat du Sénégal veut impliquer davantage le secteur privé dans la mise en œuvre de la politique de couverture maladie universelle.