Quels leviers faut-il activer pour sortir les populations de l'engrenage de la pauvreté ? Une question, parmi d'autres, soulevée lors de l'atelier de partage organisé par le Programme d'appui au développement économique et social du Sénégal (Padess). Une occasion saisie par les acteurs pour faire le plaidoyer sur les bourses économiques.
Si le Sénégal s'est inscrit dans une tradition d'interventions sociales, il est toujours important de changer d'approches pour mieux assurer la prise en charge des populations à besoin spécifique. Une remarque faite, hier, par des acteurs qui ont assisté à la présentation d'études diagnostics et de ciblage pour l'identification des groupes vulnérables et des familles pauvres, potentiels bénéficiaires de filets sociaux dans la région de Dakar, réalisée par le Padess, un programme du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre, financé par le gouvernement italien.
L'idée, selon la coordonnatrice du programme, Aissatou Diop, c'est de disposer, à travers cette étude, de repères méthodologiques et d'un cadre analytique qui serviront de référentiels à la mise en œuvre de programmes de transferts sociaux (monétaires, quasi monétaires ou d'actifs économiques) au profit des groupes vulnérables et des familles pauvres des régions d'intervention.
L'étude, qui fait ressortir les grandes réalisations entreprises depuis 2012 par le régime en place, avec notamment la mise en place de la Direction générale de la protection sociale, souligne que « des opportunités s'ouvrent de plus en plus aux couches vulnérables permettant ainsi de booster l'économie locale. Le sociologue Babacar Mboup, qui a présenté les grandes lignes du document, de souligner que la logique de transformation structurelle exige un changement de paradigmes. Une occasion saisie pour montrer la pertinence du programme de bourses économiques, initié par le Padess, qui devra permettre à cette catégorie sociale de rompre avec la politique d'assistanat et de développer des activités génératrices de revenus supplémentaires. A travers le concept « suxali sa bop, suxali sa gohe », la structure propose une articulation avec les systèmes de protection adaptée qui soutiennent les ménages vulnérables.
« Ces bourses, qui sont des actifs économiques, vont à coup sûr induire une croissance inclusive et partagée. Nous voulons que des familles soient productives, avec des enjeux qui se discutent au sein de la famille. Une telle démarche aura un impact réel sur les communautés. L'appui aux familles sénégalaises ne doit plus se limiter à la consommation, il doit pouvoir générer des retombées», a-t-il suggéré Pour lui, la protection sociale adaptative servira de rempart aux contraintes naturelles qui fragilisent des populations.
Pour sa collègue qui a axé sa présentation sur les méthodologies à adopter pour plus d'efficience, une analyse pointue des dynamiques de développement social, une identification des filières porteuses de développement, une collaboration étroite entre tous les acteurs permettront de consolider des acquis.
En effet, elle a rappelé que « l'efficacité opérationnelle des programmes de développement et de lutte contre la pauvreté ont généralement buté sur une faible maîtrise des contextes et des dynamiques socio-économiques existants dans les territoires sur lesquels ils tentent d'agir. D'où la pertinence des approches développées par le Padess qui vise une opérationnalisation des politiques et stratégies nationales de lutte contre la pauvreté.