Dix personnes ont été décapitées dans le nord-est du Mozambique, le week-end dernier. Cette attaque est attribuée à une secte de musulmans radicaux, qui défie les autorités depuis quelques mois. Le groupe Ahlu Sunnah Wa-Jamma, que les populations locales surnomment « Al Shabab » (« la jeunesse » en arabe) a émergé dans deux provinces du nord du pays. Même si leur présence est circonscrite, leurs attaques suscitent une grande inquiétude de la part du gouvernement.
Le groupe Ahlu Sunnah Wa-Jamma (« les gens de la sunna » en arabe) est une secte islamiste principalement établie à Mocimboa da Praia, une ville du nord-est du Mozambique, dans la province de Cabo Delgado. Formée en 2014, cette organisation qui prône un islam radical représente une dissidence de la principale organisation islamique du pays.
Cette secte s'est d'abord militarisée avant d'apparaître au grand jour, le 5 octobre 2017. Ce soir-là, une trentaine d'hommes armés lance une attaque contre un commissariat de police et une caserne de l'armée, semant la confusion pendant deux jours dans la ville de Mocimboa da Praia. La police déplore deux victimes. De nombreuses armes et munitions sont volées.
« Guérilla de basse intensité »
Depuis le début de l'année, ce groupe a commis 20 attaques, d'après un décompte du TRAC, un centre d'étude du terrorisme. Cette secte n'a pas de leader charismatique. Son mode opératoire s'assimile à « une guérilla de basse intensité qui déstabilise deux provinces du nord du pays, explique le chercheur Eric Morier-Genoud. Elle opère en petits groupes armés sur deux districts et cible les autorités communautaires ».
Selon les autorités, il n'y a aucun lien entre ce groupe et les shebabs de Somalie. Depuis octobre, près de 470 membres de cette secte ont été arrêtés par la police pour usage d'armes interdites, homicide ou encore mercenariat.