30 Mai 2018

Sénégal: Evènements de mai 1968 - Une révolte d'étudiant marque l'histoire

Cinquante ans après les événements de mai 1968 qui ont secoué l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, Moussa Sagna, enseignant chercheur en littérature comparée, revient sur les origines de la révolte ainsi que les failles du gouvernement qui n'a pas su tirer les leçons.

E n mai 68, le Sénégal fut secoué par un vaste mouvement de contestation marqué par une série de manifestations estudiantines et de grèves syndicales.

Moussa Sagna, enseignant chercheur en littérature comparée à la faculté des Lettres et Sciences humaines de l'UCAD, s'explique sur les faits : « La grève de mai 68 est d'abord une grève d'étudiants à Paris qui s'est propagée après dans des pays comme le Sénégal.

C'est un mouvement de protestation contre la bipolarisation du monde. Cette période coïncide avec ce qu'on qualifie en littérature une période de désenchantement ».Il poursuit : « la révolte des étudiants ne constitue que l'expression d'un certain marasme économique, culturel et politique des populations en général ».

Toutefois le gouvernent du Sénégal ne s'est pas servi de cette tragédie. Aussi fait-il remarquer : « Au Sénégal, les problèmes sont récurrents.

De mai 1968 à mai 2018 : 50 ans après, les franchises universitaires sont violées. On a des administrations qui n'agissent pas mais se contentent de réagir. On se demande si vraiment nos administrateurs prennent conscience des tâches qui leur sont assignées ».

DÈME, TRAVAILLEUR ET MEMBRE DE L'UNTS « Ces acquis de mai 68 sont en train d'être bravés, oubliés »

L'Union des étudiants de l'Afrique-Occidentale française avait déclenché une grève. Vers 13 heures, la garde républicaine commandée par le ministre de l'Intérieur, Amadou Cissé Dia, est rentrée à l'université de Dakar. Ils ont franchi les portes de l'Université pour frapper les étudiants ; certains d'entre eux étaient blessés.

Des matériels, notamment des magnétophones, radios, bouquins, ont été emportés par les forces de l'ordre. Quelques heures après, vers 15 heures, l'Union régionale de Dakar de l'Unts, Syndicat des travailleurs, est venue en solidarité à ces jeunes et a immédiatement déclenché une réunion à la Bourse du travail. L'Union a décidé de faire une grève de solidarité. C'était la débandade. La grève continuait. Les gens ont fait un état de siège.

C'était devenu très grave. En ce moment, la solidarité des travailleurs envers les étudiants était de mise. C'est ce qui manque à l'heure actuelle. Sur la récente crise scolaire, les centrales syndicales devaient porter la solidarité aux enseignants de Dakar. C'est tout le monde qui devait s'en mêler.

Ce qui s'est passé en mai 68 est entrain encore de se répéter parce que toujours au mois de mai nous constatons des syndromes de revendications des travailleurs.

Les gens sont en train de souffrir terriblement dans ce pays à l'- heure actuelle. Ces acquis de mai 68 sont en train d'être bravés, oubliés. C'est pourquoi actuellement nous souffrons moralement. Cette solidarité qui devait être de mise entre travailleurs, étudiants et parents d'élèves, est quasi absente.

A l'- heure actuelle, les étudiants sont dans leurs droits. Quand on signe des accords, il faut les respecter. C'est maintenant que les responsables syndicaux ont commencé à changer de vie. Avant un syndicaliste allait au travail tous les jours. C'est une profession maintenant.

Sénégal

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