L'Ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koe Ntonga a revisité, avant-hier, les efforts entrepris par son pays pour garantir la paix et la stabilité, notamment dans le nord ouest et le sud ouest où sévit des turbulences sociopolitiques.
« La situation sécuritaire et sociopolitique dans l'extrême nord du Cameroun, limitrophe du Nigéria, et dans les régions anglophones du nord ouest et du sud ouest du pays se stabilise.
Elle est gérée, avec tact, fermeté et détermination, par le président Biya, soutenu par le peuple camerounais et par les forces de sécurité», a déclaré l'ambassadeur du Cameroun au Sénégal, Jean Koé Ntonga.
C'était lors de la réception organisée dans la célébration de la fête nationale du Cameroun, en présence du corps diplomatique, des hauts fonctionnaires, de la communauté camerounaise et d'autres invités. Le gouvernement du Sénégal a été représenté par le ministre de la jeunesse Pape Gorgui Ndong.
« Citoyens camerounais restons unis dans la diversité et préservons la paix sociale pour un Cameroun stable, indivisible et prospère », est le thème de l'édition de cette année.
Cette fête célèbre l'unité retrouvée du pays après 77 ans d'occupation et de séparation, de 1884 à 1961, suivie de 11 ans de fédéralisme formé le 1er octobre 1961 par les deux Etats fédérés du Cameroun oriental, anciennement sous tutelle française et du Cameroun occidental, ancienne sous tutelle britannique. Ce fédéralisme a pris fin avec le référendum du 20 mai 1972 par lequel le peuple camerounais souverain a décidé d'instituer un Etat unitaire.
Sur les turbulences sociopolitiques survenues depuis novembre 2017 dans les deux régions anglophones, l'ambassadeur a souligné que le président Paul Biya a, entre autres, répondu favorablement à plusieurs des revendications légitimes des avocats, enseignants et leaders politiques et créé la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et multiculturalisme.
Selon lui, l'objectif poursuivi à travers cette démarche est « de garantir et de généraliser à tous les niveaux l'usage du français et de l'anglais, les deux langues officielles d'égale valeur ».
« Ces revendications ayant, cependant, été instrumentalisées par des extrémistes qui demandent le retour du fédéralisme et, mieux, la partition du Cameroun et la création d'un Etat fantôme d'Ambazonie, le président Biya a pris des mesures pour garantir l'ordre et la sécurité et mettre fin aux violences et aux pertes en vies humaines, civiles et militaires », a martelé l'ambassadeur.
Il a rappelé les autres démarches entreprises par l'Etat pour la paix. Il s'agit de la poursuite du dialogue « constructif dans la légalité républicaine avec les Camerounais de ces deux régions acquis à l'unité, à l'indivisibilité et à l'intégrité du Cameroun, de l'accélération du processus de décentralisation des régions conformément aux dispositions de la Constitution du 18 janvier 1996 instituant l'Etat unitaire décentralisée ». Il y a aussi le réaménagement du gouvernement du 02 mars 2018 qui a répondu aux souhaits des Camerounais du Nord ouest et du sud ouest du pays.
Revenant sur les relations bilatérales entre Dakar et Yaoundé, l'ambassadeur a dit qu'elles sont excellentes. « Elles sont traduites dans les faits par l'échange régulier d'opérateurs économiques et de délégations techniques et ministérielles, la visite à Dakar du président Biya et de son épouse à l'occasion du sommet de la Francophonie et celle du président Sall à Yaoundé en novembre 2016 », a dit l'ambassadeur.
Le diplomate a aussi rappelé « le comité de suivi de la 4ème session de la grande commission mixte de coopération entre les deux pays qui s'est tenu à Yaoundé en novembre 2015 et ses recommandations permettent aux deux parties de préparer les travaux de la 5ème session ».