23 Mai 2018

Afrique: Industrialisation de l'Afrique - La BAD et l'Onudi unissent leurs forces pour accélérer le processus

La Bad, représentée par son président, Akinwumi Adesina, et Pierre Philippe Scholtès, directeur à l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), ont signé, hier à Busan, en Corée, un protocole d'accord pour intensifier leur coopération dans les efforts d'industrialisation de l'Afrique. C'était en marge des Assemblées annuelles de la Bad (21 au 25 mai).

Dans sa politique d'accélération de l'industrialisation de l'Afrique, la Bad peut compter sur le soutien de l'Onudi. Les deux institutions ont signé, hier, un protocole d'accord pour intensifier leur coopération. Il a été paraphé par Akinwumi Adesina, président de la Bad et Pierre Philippe Scholtès, directeur à l'Onudi. C'était en marge des Assemblées annuelles de l'institution qui se tiennent à Busan en Corée du Sud.

Ce nouvel accord vise à faciliter la coopération entre ces deux institutions dans des domaines tels que l'agro-industrie, l'économie circulaire, la construction de parcs industriels, les investissements dans l'innovation et la technologie, le développement des entreprises, le commerce et le renforcement des capacités ainsi que l'accès aux sources de financement. L'accord s'aligne sur les priorités de la Banque, les High 5, l'Agenda 2063, la Troisième décennie du développement industriel de l'Afrique (Idda III), l'Agenda de développement durable des Nations unies et l'Initiative du G20 pour l'industrialisation de l'Afrique.

«En 2016, la Banque a lancé sa stratégie pour l'industrialisation de l'Afrique couvrant la période 2016 - 2025. Cette stratégie résulte d'un travail de collaboration avec l'Onudi et la Commission économique pour l'Afrique. La signature de ce protocole d'accord est importante pour la mise en œuvre de cette stratégie », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Bad. Selon lui, la Banque bénéficie déjà énormément de l'expertise de l'Onudi en conception des politiques, de programmes et d'outils de connaissance en soutien aux efforts d'industrialisation de nos États membres. «En 2017, la Banque a alloué 1,2 milliard de dollars américains pour l'industrialisation en Afrique, notamment pour les projets relatifs aux opérations du secteur financier », a-t-il révélé.

«Réaliser le potentiel industriel de l'Afrique ne se fera pas par hasard; des partenariats forts, comme celui que nous venons de conclure, sont nécessaires », a déclaré Philippe Scholtès, directeur à l'Onudi. «Ce partenariat va créer de grandes opportunités et faciliter notre travail conjoint vers l'opérationnalisation de l'Idda III (2016 - 2025) », a ajouté M. Scholtès.

Les deux organisations ont déjà commencé à travailler ensemble dans les Programmes de partenariat pays (Pcp). Ceux-ci aident à synchroniser les efforts de développement et de mobilisation des ressources en appui à l'accélération de l'industrialisation des pays membres. Les deux parties ont récemment entrepris une mission conjointe au Maroc dans l'application du Pcp et continueront d'étudier les opportunités de coopération dans la mise en œuvre de ce Pcp au Sénégal et en Éthiopie. La collaboration entre la Banque et l'Onudi couvre aussi l'établissement de zones de transformation des produits de certaines cultures dans un certain nombre de pays africains. Le protocole d'accord a été signé en marge des Assemblées annuelles de la Bad dont le thème est « accélérer l'industrialisation de l'Afrique ».

AKINWUMI ADESINA, PRESIDENT DE LA BAD : « L'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE EST UNE IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ »

Transformer nos matières premières dans le continent pour créer de la valeur ajoutée et créer des emplois, c'est ce que recommande Akinwumi Adesina, président de la Bad. Un des meilleurs moyens de sortir l'Afrique de la pauvreté, c'est d'accélérer son industrialisation. C'est la conviction du président de la Bad.

Akinwumi Adesina s'exprimait hier soir lors d'une conférence de presse inaugurale des Assemblées annuelles de la Bad. « Nous avons la conviction que toute création de valeur ajoutée pour les économies africaines passe par l'industrialisation. Sur le plan agricole, par exemple, nous pouvons arriver à la création de zones de transformation des matières premières agricoles. Pour l'Afrique, l'industrialisation n'est pas une option, c'est une impérieuse nécessité », a-t-il martelé. Il a expliqué que la volatilité des prix des matières premières enregistrée ces dernières années, a pénalisé de très nombreux pays africains.

Selon lui, exporter des matières premières, c'est priver les jeunes africains d'emplois. D'où l'urgence, à son avis, de diversifier nos économies, notamment par la transformation, sur place, de nos matières premières. Sur cette lancée, il a annoncé que son institution allait investir 35 milliards de dollars Us sur les dix prochaines années pour accompagner l'industrialisation de l'Afrique.

M. Adesina estime qu'il y a trois conditions à réunir pour accélérer le processus d'industrialisation du continent. « Il n'y a pas d'industrialisation sans leadership politique clair et assumé. Il n'y a pas d'industrialisation non plus sans un investissement massif dans les infrastructures. Enfin, il n'y a pas d'industrialisation sans renforcement des ressources humaines, notamment des investissements dans les sciences, les nouvelles technologies et les innovations », a-t-il martelé.

Il affirme que l'Afrique doit s'inspirer des expériences industrielles d'autres parties du monde comme la Corée, tout en mettant en garde contre le prêt-à-reproduire. La Corée du Sud, fait-il remarquer, est un parfait exemple de réussite en misant sur l'industrialisation pour devenir, aujourd'hui, un pays développé.

Soutenant qu'environ 580 millions de jeunes africains arriveront, d'ici à 2050, sur le marché de l'emploi, il affirme que les populations du continent sont fatiguées d'être dans la pauvreté. « L'Afrique doit cesser d'être le musée de la pauvreté. Ses populations sont déterminées à inverser cette tendance. L'avenir des jeunes africains n'est pas en Europe ni dans le désert du Sahara. C'est pourquoi, nous devons accélérer le processus d'industrialisation», a-t-il martelé.

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