Au Sénégal, l'Etat et la société civile, notamment les organisations de défense des droits de l'homme, se sont engagés à travailler main dans la main pour progresser en matière de défense des droits de l'homme. Et cela à tous les niveaux : judiciaire, carcéral, droit de manifester notamment. Une volonté de travailler qui fait suite au récent rapport du Comité contre la torture des Nations unies.
Dans son introduction, le Comité note les progrès importants effectués par le Sénégal, mais pointe du doigt le décalage parfois entre la volonté politique et les actes concrets. Un exemple, le Sénégal a modifié la loi pour permettre à un placé en garde à vue d'avoir accès à un avocat, mais pour l'un des rapporteurs Sebastien Touzé, le nombre d'avocats ne le permet pas.
« Le pays ne compte environ que 350 avocats et moins de 500 magistrats. Pensez-vous ici que c'est suffisant et que cela permet notamment de donner plein effet à ce droit pour toute personne privée de sa liberté d'être assistée par un avocat ? » questionne-t-il.
Surpopulation carcérale
Autre problématique : la surpopulation carcérale. Avec plus de 10 000 détenus, le taux d'occupation des prisons dépasse les 120%. Notamment car près de 45% des prévenus sont en détention préventive.
« Il apparait dans de nombreux cas documentés en matière criminelle que la durée de la détention préventive excède très régulièrement en pratique la durée de la peine susceptible de pouvoir être prononcée contre le prévenu », souligne Sebastien Touzé.
Le Comité de l'ONU contre la torture pointe également l'usage excessif de la force lors des manifestations ou la problématique des enfants des rues. Autant de points sur lesquels l'Etat s'est engagé à travailler avec l'appui de la société civile.