20 Mai 2018

Afrique: Sommet extraordinaire de l'OCI

La clôture du Sommet extraordinaire de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) est intervenue, le vendredi 18 mai 2018, à Istanbul en Turquie. A cette rencontre consacrée essentiellement aux récents développements de la crise entre Israël et la Palestine, les pays-membres ont réaffirmé leur solidarité au peuple palestinien.

Le sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) sur le regain de tension en Palestine consécutif à la décision prise par Israël de transférer sa capitale de Tel-Aviv à Jérusalem a accouché d'une déclaration « forte ». Réunis pour la circonstance au palais des congrès d'Istanbul en Turquie, sur convocation du chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan, les 57 pays-membres ont adopté une position commune face à la décision « provocatrice » des autorités israéliennes.

Selon le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, qui a représenté le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à cette rencontre de haut niveau, dans leur déclaration, les pays-membres ont unanimement condamné la mort des Palestiniens tués dans la bande de Gaza par des soldats israéliens. Alors que ces derniers manifestaient contre le transfert de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique en Palestine.

L'OCI, a-t-il ajouté, a ensuite réaffirmé son engagement à soutenir l'Etat palestinien dans la résistance et invité tous ses membres à prendre toutes les dispositions utiles pour contraindre les autorités israéliennes et leur allié, les Etats-Unis d'Amérique, à réviser leur décision. Lesquelles mesures, à écouter le ministre Barry, pourraient être envisagées sur le triple plan, politique, diplomatique et économique.

Ce dernier a par ailleurs saisi l'occasion de cette conférence au Sommet du monde musulman pour exprimer la compassion du peuple burkinabè à l'Etat palestinien. « Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, m'a chargé de traduire à la hummah islamique la consternation du peuple burkinabè à la suite des évènements douloureux qui ont causé la mort d'une soixantaine de Palestiniens le 14 mai 2018», a-t-il dit.

S'agissant de l'avis du Burkina Faso sur ce vieux conflit à rebondissement qui divise Palestiniens et Israéliens, il n'a pas connu de changement selon le chef de la diplomatie burkinabè.

« Nous avons réitéré notre position qui est celle favorable à la création et à la reconnaissance de deux Etats souverains appartenant l'un à la Palestine et l'autre à Israël », a rappelé M. Barry. Et d'ajouter que l'évolution

« dramatique » de la crise ces derniers jours, dans la bande de Gaza, avec le massacre des manifestants montre clairement que la position défendue par les autorités burkinabè s'impose désormais aux deux pays voisins.

« Car elle a l'avantage d'indiquer la voie d'une sortie pacifique de crise salutaire pour les deux peuples profondément divisés», se convainc le ministre Barry.

« Quitter les positions tranchées »

Se félicitant de la participation de la délégation burkinabè aux travaux à l'occasion de cette grand-messe, il a indiqué que l'exemple de ce pays laïc membre de l'OCI où différentes sensibilités religieuses cohabitent paisiblement sert parfois d'argument pour convaincre certains Etats à quitter leurs positions tranchées.

Les différents intervenants qui se sont succédé à la tribune à cette occasion n'ont pas manqué de mots parfois durs pour exprimer leur indignation face la répression sanglante des marches de protestations contre la décision d'Israël relative au transfert de sa capitale sur le sol palestinien. Pour le chef de l'Etat turc qui accuse les USA d'être de connivence avec Israël, la Maison Blanche, sous une casquette de médiateur, a contribué à raviver la tension entre les deux voisins « ennemis ».

Par conséquent, il a invité tous les pays frères et les nations éprises de justice à renouveler leur soutien indéfectible à la Palestine dans sa quête légitime d'un Etat souverain pour exercer ses droits. Le président Iranien, Hassan Rohani, est allé dans le même sens que son prédécesseur de Turquie, affirmant que le monde musulman est comme les doigts d'une même main qui ne sauraient se diviser.

Concernant le jeu « trouble » des USA, il est dicté selon le « guide » iranien par la soif de l'Oncle Sam de dominer le monde. Quant au Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, dépêché à Istanbul par le président Mahmoud Abbas, à la tête d'une forte délégation il a, d'entrée de jeu, dit avoir été sensible aux messages de solidarité et de compassion des Etats-frères de l'OCI.

Avant de rassurer ces derniers de la détermination de ses concitoyens à défendre leur territoire même au prix de leur vie. « Nous ne cesserons pas de nous battre pour obtenir un Etat palestinien reconnu auprès des Nations unies », a précisé le chef du gouvernement de la Palestine. Le Sectaire général de l'OCI, Youssef bin Ahmad Al-Othaimeen a, quant à lui, reconnu et salué les efforts des organisations sœurs du monde arabophone en faveur des Palestiniens.

.......................................................................................................................................

Focus OCI

L'Organisation de la coopération islamique est une organisation intergouvernementale créée le 25 septembre 1969. Appelée Organisation de la conférence islamique jusqu'en 2011, elle a changé de nom et son siège se trouve à Djeddah en Arabie Saoudite. Forte de 57 Etats, l'OCI possède une mission permanente auprès des Nations unies.

Elle a pour vocation de promouvoir la coopération entre les Etats dans les domaines économiques, sociaux, culturels et scientifiques grâce notamment à la Banque islamique de développement comme défini dans la charte élaborée en mars 1972. La sauvegarde des lieux saints de l'Islam et le soutien au peuple palestinien y sont expressément consignés.

Contrairement à l'entendement de certains, l'OCI n'est nullement une organisation strictement religieuse, puisqu'elle compte en son sein aussi bien des Etats laïcs comme le Burkina Faso. L'OCI est plutôt un instrument politique dont l'ambition est d'influencer les grandes décisions à l'échelle mondiale. Le Burkina Faso a fait son entrée au sein de l'organisation, à forte coloration musulmane en 1975.

Burkina Faso

Première session du conseil de défense et du sécurité nationale - Seuls compteront les résultats !

Le Conseil de défense et de sécurité nationale a tenu sa première session ordinaire.… Plus »

Ne ratez pas ce que tout le monde regarde

Copyright © 2018 Sidwaya. Droits de reproduction et de diffusion réservés. Distribué par AllAfrica Global Media (allAfrica.com). Pour toute modification, demande d'autorisation de reproduction ou de diffusion, contactez directement le propriétaire des droits en cliquant ici.

AllAfrica publie environ 800 articles par jour provenant de plus de 140 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.