Grâce à l'excellente collaboration entre les armées des deux pays, la secte terroriste Boko Haram est aujourd'hui suffisamment affaiblie.
Dans son bureau sis à la zone Plot 469/470 Lobito Crescent Wuse II - FCT à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, le Haut-Commissaire du Cameroun au Nigeria apprécie positivement la coopération militaire entre le Cameroun et son voisin le Nigeria.
Selon Salaheddine Abbas Ibrahima, accrédité auprès de la République fédérale du Nigeria en juillet 2008, « les relations historiques d'amitié, de fraternité et de bon voisinage qui existent entre les deux pays se sont davantage raffermies grâce aux excellents liens personnels entre les présidents Paul Biya du Cameroun et Muhammadu Buhari du Nigeria ».
La relation de haute confiance qui lie les deux dirigeants a constitué un adjuvant pour la coalition victorieuse des armées de deux pays sur la secte terroriste Boko Haram.
Aujourd'hui, non seulement ce groupe armé est suffisamment affaibli malgré sa posture résiliente, mais il a perdu sa capacité à mener une guerre frontale.
Mais pour en arriver à cette synergie gagnante contre les djihadistes, le Cameroun et le Nigeria ont dû lever quelques malentendus qui entravaient quelque peu leurs relations.
De son épicentre de l'Etat de Borno dans le Nord-Est du Nigeria, Boko Haram a commencé ses velléités d'expansion sur le Cameroun entre 2012 et 2014. La secte terroriste a voulu faire de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, une base logistique, une zone de repli et un vivier de recrutement de ses adeptes.
Si les premières attaques datent de mars 2014, la secte a opéré plusieurs prises d'otages constitués des expatriés et des Camerounais entre février 2013 et juillet 2014.
Ses combattants usent alternativement des incendies des villages, des tueries aveugles, des assassinats spectaculaires et opérations kamikazes pour semer la terreur au sein des populations.
Cette macabre et odieuse mise en scène va forcer des milliers d'individus à se déplacer de leurs zones de résidence habituelle pour des zones plus ou moins sécurisées.
Face à la posture de plus en plus agressive qu'a adoptée la nébuleuse, le président de la République a pris des mesures énergiques. Depuis Paris où il participait au sommet consacré à la sécurité du Nigeria, Paul Biya a déclaré la guerre à Boko Haram. C'était le 17 mai 2014 sur le perron de l'Elysée.
La célèbre déclaration : « Nous sommes ici pour déclarer la guerre à Boko Haram » a été suivie d'effet immédiat. Des renforts en hommes et en logistique sont envoyés sur la zone frontalière. « L'opération alpha » coordonnée par le bataillon d'intervention rapide (Bir) est lancée.
Le 14 août 2014, le président de la République, chef des armées réorganise le commandement territorial militaire. Le territoire national est désormais divisé en quatre régions militaires interarmées. Une quatrième région militaire interarmées (Rmia4) et une quatrième de région de gendarmerie sont créées avec pour poste de commandement, Maroua.
Bien avant l'avènement de la Force multinationale mixte (Fmm) de la Commission du bassin du Lac Tchad (Cblt), le Cameroun avait déjà réussi à contenir les assauts de la secte terroriste.
Aucun pan du territoire camerounais n'a été cédé à l'ennemi. Dans sa croisade victorieuse contre Boko Haram, l'armée camerounaise a bénéficié du soutien massif des Camerounais. Le lien armée-Nation s'est renforcé. Les Camerounais ont massivement soutenu leur armée à travers des multiples contributions dans le cadre de l'« Effort de guerre ».
Les renseignements ont progressé grâce à la collaboration des populations. Les comités de vigilance formés dans plusieurs villages ont permis d'éviter plusieurs attentats-suicides et ont contribué à l'arrestation d'une centaine de membres de Boko Haram.
Depuis la mise en place de la Fmm, l'armée camerounaise à travers les opérations « Alpha » et « Emergence 4 » a effectué, en collaboration avec les troupes nigérianes, des raids dans les fiefs nigérians de Boko Haram. Les opérations « Arrow » et Tentacule » ont permis de « nettoyer » Ngoshe et Kumshe, classés parmi les principaux fiefs de Boko Haram au Nigeria.
Affaiblie et réduite dans ses capacités opérationnelles, la secte Boko Haram s'était jusqu'ici retranchée dans son sanctuaire de Sambisa, une vaste zone difficile d'accès où les combattants djihadistes se sont repliés pour planifier des raids sur les localités du Nigeria et du Cameroun.
Grâce à la collaboration entre les militaires du secteur N°1 de la Fmm et leurs camarades nigérians et camerounais, « l'opération Deep punch2 » a été lancée récemment pour démanteler ce bastion.
Près de 500 militaires camerounais y ont participé. Fortement pilonnée, la nébuleuse s'est relocalisée aux confins des monts Mandara.