Grâce aux efforts multiformes des pouvoirs publics, les populations vaquent désormais sereinement à leurs activités.
«En quittant Douala pour venir prendre part aux jeux universitaires de Maroua, j'avais peur. Mais au fil des jours, ma crainte s'est dissipée et je constate que les populations vaquent normalement à leurs occupations ». Propos d'un encadreur des athlètes venu de Douala.
La réalité est que depuis le début de 2017, la vie a repris son cours normal, non seulement dans la ville de Maroua, mais dans toute la région de l'Extrême-Nord. Sans être officiellement levées, les mesures restrictives des libertés de circulation à une certaine heure de la soirée ne sont plus très strictes.
On se rappelle encore que les incursions répétées des Boko Haram avaient créé la panique au sein des populations. Certaines, par milliers, avaient même fui leurs terroirs pour aller chercher refuge dans les localités plus sécurisées. Depuis un peu plus de six mois, ces populations sont en train de regagner progressivement ces villages qu'elles avaient abandonnés.
Pour ce qui est de l'activité économique, depuis le desserrement, en novembre 2016, d'une bonne partie des frontières avec le Nigeria par décision du chef de l'Etat camerounais, les commerçants exerçant dans l'Extrême-Nord respirent à pleins poumons. En clair, l'Extrême-Nord vit. Les milieux populeux grouillent à nouveau de monde.
Après les deux attentats kamikazes du samedi 25 juillet 2015 aux lieux dit «Pont vert » et « marché central » de Maroua, la psychose avait gagné les populations du chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord ; les activités économiques y ont repris depuis belle lurette.
Ceci grâce au dispositif sécuritaire mis en place par les pouvoirs publics et l'appui constant des comités de vigilance. Tous les jours, les débits des boissons et autres points chauds de la ville sont ouverts selon la règlementation en vigueur.
A Maroua tout comme dans les autres villes de la région de l'Extrême-Nord, les immeubles sortent de terre tous les jours. Les chantiers qui étaient à l'arrêt pour cause d'insécurité ont repris. C'est le cas de la réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri, et même du tronçon routier Maroua-Mora.
Le chantier routier Maroua-Bogo maintes fois annoncé et autant de fois repoussé est sur les rails depuis l'année dernière et les travaux se déroulent sans anicroche. Et parlant de la circulation sur les axes routiers où planait le spectre de l'insécurité, les transporteurs qui avaient cessé d'y exercer ont repris. Mieux, le trafic routier s'est intensifié avec l'arrivée de nouveaux transporteurs.
Le tourisme reprend du poil de la bête. A en croire Issa Mahamat, le délégué régional du Tourisme et des Loisirs, ces derniers mois, la région a reçu par vagues successives des touristes occidentaux venus découvrir les charmes de la « plus belle des régions » et d'autres sont même annoncés.
Et le fait que le président de la République décide de l'organisation des 21es Jeux universitaires qui se déroulent depuis le 4 mai à Maroua est un indice de la sécurité ambiante dans la région de l'Extrême-Nord.