Les chiffres sont effarants pour la région de Sédhiou dans le fichier national des statistiques récapitulatives des grossesses d'enfants.
Rien que l'année scolaire 2017/2018, 150 cas dont une victime de viol sont répertoriés dans le seul département de Sédhiou. Révélation faite samedi dernier au collège Amadou Mapathé Diagne où se tenait un forum sous l'égide de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme (RADDHO).
La section régionale de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme (RADDHO) de Sédhiou s'indigne des actes de violences multiformes administrés aux jeunes filles, notamment les grossesses et mariages d'enfants, viols, mendicité et travail forcé. A l'occasion d'un forum organisé au collège Amadou Mapathé Diagne de Sédhiou, l'adjoint au préfet de Sédhiou Madiaw, Kandji a révélé que 150 cas de grossesses d'enfants dont un issu de viol ont été répertoriés entre 2017 et 2018 à Sédhiou, soit 30% au niveau national. « Selon nos informations, il a 150 cas de grossesses d'enfants à Sédhiou dont une fille en classe de CM² victime d'un viol. C'est alarmant et cela doit cesser. Cela interpelle toute la communauté à commencer par la famille qui le premier espace de socialisation de l'enfant. Le comité départemental de la protection de l'enfant est aussi là pour veiller sur ces enfants », dit-il avec fermeté.
Selon le coordonnateur régional de la RADDHO de Sédhiou, ce forum s'inscrit dans le sillage de l'élaboration des mécanismes communautaires de protection de l'enfant. «Notre objectif est de contribuer à l'amélioration du cadre légal et des mécanismes communautaires de protection des enfants contre les pratiques néfastes. Il s'agit principalement des grossesses et mariages d'enfant, des viols, la mendicité, de l'excision et le travail des enfants dans les départements de Sédhiou, Kolda et Matam », a indiqué Boubacar Gano.
Quant à l'inspecteur de l'éducation et de la formation de Sédhiou, il recommande aux jeunes filles de rejeter tout projet de mariages précoces. « Pour gagner le pari de l'émergence il faut forcément gagner d'abord celui l'éducation des filles. Ce qu'on peut leur dire, c'est de faire dans la dénonciation et de ne pas céder à la pression. Le comité départemental de protection de l'enfant est là de même que des organismes et services qui peuvent aider à éradiquer ce problème-là », a martelé Abdoulaye Gningue l'IEF de Sédhiou.
Pour leur part, les religieux musulmans présents au forum ont fait observer que la pratique remonte à des années lointaines mais qu'il convient à bien des égards de s'adapter aux exigences nouvelles pour transcender les contraintes qui s'opposent à l'épanouissement de la jeune fille.