Khalifa Sall, le maire de Dakar emprisonné pour 05 ans dans le cadre de l'affaire dite de la caisse d'avance de sa mairie, n'agrée pas l'adoption par l'Assemblée nationale de la loi portant parrainage intégral des candidats à la présidentielle. De sa prison de Rebeuss, il a transmis à la presse hier, lundi 23 avril 2018, une déclaration pour dénoncer la loi en question, non sans s'offusquer de la répression des manifestations de contestation, le jour du vote de la loi portant révision de la Charte fondamentale du Sénégal.
«C'est avec consternation que nous avons appris le vote par l'Assemblée nationale du projet de loi portant révision de la Constitution et introduisant le parrainage pour les candidats des partis politiques à l'élection présidentielle », a d'emblée déclaré le maire de Dakar depuis les Locales de 2009. Dans la foulée, Khalifa Sall qui purge une peine ferme de cinq ans de prison de poursuivre : «Ce texte, outre son caractère grotesque de manipulation de la Constitution, cache des desseins inavoués d'écarter des candidats à l'élection présidentielle par le traitement et la validation des signatures laissés à l'appréciation d'institutions entièrement aux ordres du président de la République ».
Se faisant par là le porte-flambeau des récriminations de l'opposition contre la loi instituant le parrainage citoyen de tous les candidats à la présidentielle, qu'ils viennent des partis politiques comme des mouvements indépendants, l'édile de la capitale sénégalaise s'est vertement attaqué à la majorité parlementaire. Aussi, a-t-il dit dans sa déclaration, « Par ailleurs, le comportement anti républicain des députés de la majorité, lors de la séance plénière, de même que le vote du texte sans débat renseignent sur les motivations du pouvoir à transgresser les règles du jeu afin d'obtenir sans coup férir un hypothétique second mandat».
Dans cette diatribe du maire de Dakar, le traitement répressif des manifestations du 19 avril n'a pas été passé à perte et profit. Aussi, Khalifa Sall relèvera-t-il : «Aussi, la répression sauvage et aveugle des citoyens venus manifester pacifiquement leur désaccord par des forces de l'ordre armées jusqu'aux dents est à dénoncer et à condamner farouchement. Cette situation intolérable doit surtout amener l'opposition, la société civile et tous les citoyens épris de justice à s'organiser davantage pour faire face aux exactions du régime ».
En guise de conclusion, Khalifa Sall a adoubé les députés de l'opposition parlementaire pour «leur constance, le sens élevé des responsabilités et le patriotisme dont ils ont fait montre», tout comme les forces de l'opposition regroupées au sein du Front de résistance nationale, cadre de lutte et d'actions pour lequel il a affirmé son «ancrage indéfectible».