
Après l’Ile-de-France, où les transports sont redevenus fluides, jeudi 8 février, après 24 heures de pagaille, les autorités ont étendu leur appel à la vigilance à dix-neuf autres départements avant de nouvelles chutes de neige attendues vendredi.
La zone de vigilance, encore limitée jeudi matin aux huit départements franciliens, a donc été élargie à un axe allant de la frontière belge au centre de la France, qui sera touché par un « nouvel épisode neigeux notable » vendredi.
« Les hauteurs de neige attendues seront inférieures à celles de l’épisode de mardi à mercredi », précise toutefois Météo France, qui prévoit une nouvelle couche de trois à sept centimètres. Une nouvelle nuit très froide est aussi annoncée, avec des températures pouvant localement frôler les – 10 °C. « Attention, ça va encore glisser », a averti le prévisionniste Frédéric Nathan.
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Vigilance
Face à ce « nouvel assaut de l’hiver », le ministère des transports a renouvelé son appel à « une vigilance particulière » et « à suivre les consignes des autorités locales ». La région des Hauts-de-France a d’ores et déjà annoncé la suspension des transports scolaires et interurbains, vendredi, dans ses cinq départements. Le ramassage scolaire restera aussi suspendu dans l’Essonne, les Yvelines, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne. Jeudi, les mises en garde lancées en raison du verglas ont été plutôt suivies.
Dans la capitale, Parisiens et touristes marchaient avec prudence sur les trottoirs. Près du jardin des Tuileries, exceptionnellement fermé, une Chilienne, Camilla, reconnaissait : « C’est un peu dangereux. On vient de voir des enfants tomber par terre. Donc on marche en faisant très attention ».
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Si les transports ont globalement fonctionné normalement jeudi, un TER assurant la liaison entre Paris et Granville (Manche) a percuté vers 14 h 30 dans les Yvelines un véhicule bloqué à un passage à niveau par la neige et le verglas, blessant légèrement trois passagers du train.
Le trafic automobile est resté fluide : le site d’information routière Sytadin comptabilisait 113 kilomètres de bouchons vers 17 heures, deux fois moins que la moyenne habituelle à cette heure-là (225 kilomètres). Les automobilistes ont « bien respecté les consignes de ne pas sortir leur véhicule », s’est réjouie la préfecture de police de Paris.
Emblématique point noir de cette récente vague de froid, où 1 500 à 2 000 automobilistes avaient été bloqués par la neige mardi soir, la nationale 118 est restée fermée jeudi et elle le restera jusqu’à samedi midi.
Transporteurs routiers indignés
Rouverte depuis jeudi à 9 heures, la circulation des poids lourds en région parisienne sera de nouveau interdite entre vendredi 5 heures et samedi midi. Ces interdictions à répétition suscitent la colère des chauffeurs. La déléguée générale de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), Florence Berthelot, a dénoncé un « manque de coordination » et une « publication trop tardive » des décisions d’interdiction de circulation. Selon elle, l’impact économique est d’au moins 60 millions d’euros de pertes par jour.
Conséquence de ces restrictions : certaines usines de région parisienne se sont trouvées en arrêt technique. Enseignes de distribution et commerçants ont aussi été privés de livraisons et se sont trouvés en rupture de stocks, a souligné la Chambre de commerce et d’industrie francilienne. L’impact a toutefois été limité, les clients ayant été plus rares. La préfecture d’Ile-de-France a annoncé la mise en place d’un guichet unique pour les entreprises dont l’activité a été perturbée par les récentes crues et les chutes de neige.
Les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy fonctionnaient normalement, tout comme le métro, le RER et les tramways (à l’exception du T6), et 93 % des 300 lignes de bus ont circulé jeudi après-midi, selon la RATP.
Après des situations tendues dans certaines gares parisiennes, la SNCF annonçait un trafic « normal ou quasi normal » pour les TGV et « deux trains sur trois » en Ile-de-France. Les temps de trajets étaient néanmoins rallongés sur les TGV à destination de la façade ouest du pays.
Côté accidents, « il y a eu une augmentation des appels reçus (au 15) et identifiés pour des motifs traumatologiques, pour tout ce qui est accidents liés au verglas », selon l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. L’organisme a aussi noté « une activité [aux urgences] un peu plus soutenue que d’habitude », « mais tout est sous contrôle », a-t-il dit.
























