Il faut dompter le numérique
Partager
Tweeter
Emploi
édition abonné

Il faut dompter le numérique

Livre. Dans leur essai sur la société digitale, les deux auteurs, fondateurs du laboratoire d’innovation et de prospective D-Sides, questionnent le travail à l’aune du numérique et dressent un état des pratiques en cours dans les grandes entreprises.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

« Société digitale. Comment rester humain ? », de Sandra Enlart et Olivier Charbonnier (Dunod, 240 pages, 18,90 euros).

Livre. La transformation numé­rique a changé d’image. Avant 2010, l’expression résonnait avec modernité, rapidité, agilité, ouverture sur le monde. Mais avec le grand virage des data, la société numé­rique se fait objet de méfiance. Une littérature critique se développe, nourrie par des scandales qui montrent à quel point le ­tracking semble s’être développé. Comment se saisir alors pleinement du numérique en joueurs libres et ­avertis ? se demandent Sandra Enlart et Olivier Charbonnier.

Certes, les tablettes, smartphones, ordinateurs, applications et logiciels, bien que répandus, n’ont pas « transfiguré notre environnement de façon ­directe et visible, comme ce fut le cas avec la révolution industrielle », estiment la directrice générale d’Entreprise et Personnel et le directeur général du groupe Interface. Mais si l’on appréhende le numérique à travers les usages qu’il offre, son impact est plus évident.

Assumer le risque

L’économie découvre de nou­velles sources de productivité en ­accélérant la robotisation et l’automatisation. Des marchés que l’on croyait saturés s’ouvrent, et Airbnb, Uber ou Amazon ne sont que les parties émergées d’un phénomène qui embrasse tous les secteurs d’activité. Le ­social aussi est bouleversé. Les humains se connectent les uns aux autres partout sur la planète en empruntant des chemins ­numériques qui remodèlent nos quotidiens amicaux, amoureux et professionnels, mais aussi notre position de consommateur, notre intimité et notre activité physique.

Le politique n’échappe pas à cette remise en cause. De face, il bute sur une mondialisation à tous crins qui semble réduire ses efforts à une peau de chagrin. De dos, il reçoit les coups d’une disruption permanente qui fra­gilise l’arsenal législatif et réglementaire érigé au fil des décennies précédentes.

Mais le plus important reste à venir, estiment les auteurs, qui questionnent le travail à l’aune du numérique et dressent un...