
« Le Monde » a voulu savoir comment des métiers très variés étaient impactés par la digitalisation et le développement des outils numériques. Nous sommes ainsi allés à la rencontre d’une dizaine de personnes pour savoir comment le numérique avait transformé leurs pratiques professionnelles. Elles témoigneront aussi de leur adaptation, plus ou moins facile, et comment elles voient leur avenir professionnel. Après les portraits du vigneron Jonathan Ducourt, de l’enseignante Sandrine Babinet, de la directrice d’hôtel Anita Steinmann, du charpentier Colin Vernet, du médecin Philippe Héno, le major Wilfrid explique comment une « surcouche de numérique » s’est intégrée aux différents métiers de la marine.
Le major Wilfrid, 47 ans, est rentré en 1993 dans la marine nationale comme officier marinier de spécialité informaticien. « En vingt-cinq ans, j’ai vécu la révolution numérique au sein de la Marine. Lorsque j’ai débuté, on en était aux balbutiements de l’informatique. On n’utilisait les ordinateurs que pour la bureautique et l’intranet. Mon métier a beaucoup évolué depuis. La numérisation concerne désormais tous les domaines de conduite, de maintenance et d’exploitation d’un navire », explique le major Wilfrid.
Il est actuellement administrateur système d’information à bord de la frégate Languedoc. Celle-ci fait partie des frégates multi-missions (FREMM) nouvelle génération, les fleurons de la marine nationale, qui sont de plus en plus automatisées et dotées des technologies les plus modernes. Son rôle est de coordonner et d’assurer l’interconnexion des systèmes d’information et de communication à bord du bâtiment.
Tous les métiers à bord d’une frégate ont été impactés par la numérisation, « à l’exception du chef cuisinier, dont le métier reste artisanal, et de certaines tâches techniques tels que l’entretien ou la peinture » précise-t-il. « Sur les gros bateaux, on a essayé des lessiveuses automatiques,...