A la nuit tombée, des heurts ont opposé, jeudi 8 février, des manifestants du groupuscule d’extrême droite Forza Nuova aux forces de l’ordre à Macerata. La ville du centre de l’Italie avait été le théâtre samedi d’une fusillade à caractère raciste.
En dépit de l’interdiction de manifester, quelques dizaines de membres de Forza Nuova se sont rassemblés et ont tenté de forcer le cordon de policiers en tenue anti-émeutes qui les ont repoussés, matraques et boucliers aux poings. Une vingtaine de manifestants ont été interpellés et accompagnés à la préfecture de police, tandis que l’un, saignant du visage à la suite d’un coup de matraque, a dû être soigné, a constaté l’Agence France-Presse.
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« On meurt d’immigration »
Les forces de l’ordre tenaient à ne pas permettre la rencontre entre ces militants d’extrême droite et des manifestants de groupuscules d’extrême gauche présents sur une autre place de la ville. Le mot d’ordre de cette manifestation était « On meurt d’immigration », en référence au meurtre dans cette ville d’une jeune Italienne de 18 ans pour lequel un Nigérian a été arrêté.
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Samedi, Luca Traini, un sympathisant d’extrême droite de 28 ans, avait tiré sur une dizaine d’Africains à Macerata dans une tentative de venger la mort de la jeune fille. « Nous condamnons ce qu’il a fait mais nous ne voulons pas qu’il soit transformé en monstre », a déclaré jeudi soir à Macerata Roberto Fiore, chef de Forza Nuova, estimant que Luca Traini « est lui aussi une victime de cette situation d’immigration incontrôlée, avec la mafia nigériane qui gère le trafic de drogue ».
Le préfet de Macerata avait décidé d’interdire toutes les manifestations dans la ville dans une tentative d’abaisser la tension, mais Forza Nuova a ignoré cette interdiction. De même, plusieurs associations et groupes de gauche ont décidé d’organiser samedi une manifestation « contre le fascisme », eux aussi ayant l’intention de braver l’interdiction préfectorale.
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Macerata, Italie, le 6 février
Paolo Diop, représentant du Movimento Nazionale (droite), pendant la marche pour Pamela, morte et mutilée quelques jours auparavant, le 6 février à Macerata.
ALESSANDRO PENSO / MAPS POUR LE MONDE
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