
Son entreprise n’est pas en Bourse, et il s’en réjouit tous les jours. « Notre chance, c’est de ne pas être cotés », affirme même Hubert de Boisredon, le PDG d’Armor. Chantre d’un modèle qui privilégie le long terme, il cherche de l’argent ailleurs… y compris des subventions.
Sa maison nantaise, bientôt centenaire, a pourtant tout pour séduire les investisseurs : la taille, avec 1 800 salariés et un chiffre d’affaires de 257 millions d’euros en 2017, une croissance annuelle de 5 %, une marge nette de 5 % à 8 % des ventes, selon les années. Et d’alléchantes perspectives.
« Toujours plus, plus, plus »Car, après avoir fabriqué du papier carbone, des rubans de machine à écrire et des cartouches pour imprimantes, Armor développe un film en plastique recouvert de capteurs solaires, bien plus léger que les panneaux actuels.
Avec un tel profil, « les banquiers nous sollicitent sans arrêt pour entrer en Bourse », relate M. de Boisredon. Et, à chaque fois, il refuse. « Je préfère ne pas être soumis à la tyrannie du résultat trimestriel, explique-t-il. Quand on est en Bourse, il faut toujours plus, plus, plus, pour faire monter l’action. Or cela peut être contradictoire avec le long terme. »
Le capital d’Armor, M. de Boisredon l’a déjà fait évoluer plusieurs fois depuis son arrivée en 2004. Une première fois, en 2008, lorsque la famille de l’ancien maire du Havre Antoine Rufenacht a cédé l’affaire à un fonds lyonnais, Orfite. Puis en 2014, lorsque ce fonds a voulu revendre ses parts. Le PDG a alors décidé de reprendre lui-même 37 % d’entre elles, les autres dirigeants et le personnel en ont acquis 21 %, des fonds régionaux complétant le tour de table.
Frapper à la porte des pouvoirs publicsCet équilibre, censé assurer à Armor une forme de stabilité, limite cependant ses capacités financières. Aujourd’hui, l’entreprise aurait besoin d’argent pour son nouveau film solaire.
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