Le déficit commercial français s’est nettement creusé en 2017, pour atteindre 62,3 milliards d’euros, contre 48,3 milliards d’euros un an auparavant, ont annoncé les Douanes, mercredi 7 février. Il s’agit de « la plus forte dégradation observée depuis 2011 », soulignent-elles dans un communiqué.
C’est la deuxième année de suite que le déficit commercial français plonge. Entre 2011 et 2015, il avait au contraire connu une amélioration constante, passant de 74,5 milliards d’euros à 45,7 milliards. « Comme en 2011, l’accélération de l’activité se conjugue avec une forte croissance des importations, qui creuse le déficit commercial », expliquent les Douanes.
Les exportations ont augmenté de 4,5 %, à 473,2 milliards d’euros, mais les importations ont bondi dans le même temps de 6,8 %, à 535,5 milliards. Pour le seul mois de décembre, le déficit commercial de la France est ressorti à 3,47 milliards d’euros contre 5,62 milliards en novembre.
Le poids du pétrole et de l’aéronautique
Selon les Douanes, le creusement du solde commercial « repose en grande partie sur l’augmentation de la facture énergétique, en lien avec la remontée des cours du pétrole ». Les chiffres détaillés semblent indiquer la dépendance de la France aux exportations d’Airbus.
La baisse de décembre tient pour l’essentiel à un bond des exportations d’avions de l’entreprise d’aéronautique, dont le nombre (64) égale le record établi en décembre 2016. Elles ont représenté 4,78 milliards d’euros ce mois-là, contre 2,84 milliards en novembre, mois où les ventes avaient porté sur 35 appareils.
« Pour l’essentiel – confirment les Douanes – la réduction de décembre s’explique par l’amplification considérable de l’excédent aéronautique, qui ne vient qu’en partie effacer les faibles exportations du tout début d’année ». En janvier 2017, le déficit commercial avait plongé à 7,9 milliards d’euros, du jamais-vu pour le pays, en raison de faibles ventes d’Airbus.
Le déficit manufacturier a atteint, de son côté, un nouveau record, à 40,6 milliards d’euros, car les chefs d’entreprise, stimulés par l’accélération de la croissance économique, ont repris les achats de biens intermédiaires.
Cette dégradation avait été anticipée par le gouvernement, qui tablait dans son dernier projet de loi de finances sur un déficit de 62,7 milliards d’euros pour 2017. Le dernier excédent commercial de la France remonte à 2003.
