Michelin, la gloire sans le glam
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Michelin, la gloire sans le glam

Toujours aussi puissant auprès des chefs et adoubé par le premier ministre Edouard Philippe, le guide rouge peine pourtant à se renouveler. Jusqu’à sa cérémonie très vieille école.

Le Monde | | Par

Christophe Bacquié (au centre) et Marc Veyrat (à droite) rejoignent le club des 3 étoiles.

Les chefs sont là, en veste blanche, y compris Alain Ducasse dans la queue VIP pour récupérer son badge, qui plaisante sur les « étoiles qui s’envolent dans les montagnes ». La presse, les sponsors, et même le premier ministre, Edouard Philippe, venu lancer quelques bons mots et saluer le guide, « puissant vecteur de notre influence à l’étranger » : tout le monde a répondu présent.

Comme tous les ans, les spéculations sont allées bon train et les fuites n’ont pas pu être évitées. En même temps, elles sont la preuve de l’intérêt renouvelé pour le Michelin et de sa puissance (aucun classement ne suscite un tel emballement). Le guide centenaire marque les cuisiniers qui récupèrent leur récompense les larmes aux yeux, il stimule la fréquentation des restaurants et le tourisme en France. Le dévoilement de l’édition annuelle est son moment de gloire. Et alors, quand on a tous les yeux braqués sur soi, que fait-on ? En théorie, on en profite pour briller.

Lundi 5 février, le Michelin a joué à domicile et réuni 890 invités sur l’île Seguin, dans les Hauts-de-Seine, à cinq minutes de son état-major. Michael Ellis, directeur international des guides, avait annoncé que la cérémonie changerait de format, allant jusqu’à la comparer aux Oscars… Dans le public, on n’a guère senti de différence avec l’année précédente, ni le glamour hollywoodien de l’affaire.

La séquence s’ouvre par une vidéo en hommage à Paul Bocuse, décédé en janvier, dans laquelle il déclare : « Pour moi, il n’y a qu’une chose qui compte, c’est le guide Michelin. » Drôle d’idée que de faire appel à un mort pour faire son éloge. S’ensuivent les formalités d’usage, l’introduction de Claire Dorland-Clauzel, membre du comité exécutif, sur « la grande famille du guide » et les poncifs de rigueur de l’animatrice Faustine Bollaert (« c’est un joli moment d’émotion, merci pour lui »). Une nouveauté : le sponsor Metro vient sur scène vanter sa « passion...

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