
Le cap est fixé. « Nous allons devenir la superpuissance de l’énergie. » Donald Trump a exprimé son ambition en début d’année par la voix de son secrétaire à l’intérieur, Ryan Zinke. Celui-ci a annoncé, le 4 janvier, la relance des forages offshore et l’octroi d’une cinquantaine de permis d’exploration. Cela s’ajoute à l’assouplissement de la réglementation des plates-formes pétrolières, près de huit ans après l’explosion de Deepwater Horizon, en avril 2010. Autant de ruptures avec l’ère Obama, qui permettent à M. Trump de bâtir sa puissance gazo-pétrolière.
La reprise des forages offshore couronne une série de mesures prises depuis un an. Washington est sorti de l’accord de Paris sur le climat. La construction de l’oléoduc Keystone XL – qui doit acheminer le pétrole du Canada vers le golfe du Mexique –, à laquelle Barack Obama avait mis son veto, est relancée. Le secteur pétrolier jubile.
La production nationale d’or noir, qui a doublé depuis le début de la décennie, a dépassé les 10 millions de barils par jour en novembre, frôlant le record de 1970, d’après l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Les Etats-Unis exportent de nouveau du brut depuis qu’a été levée, fin 2015, l’interdiction d’exporter prise dans la foulée du boycott de l’OPEP, après la guerre du Kippour, en octobre 1973. En 2017, pour la première fois depuis 1957, les Etats-Unis ont été un exportateur net de gaz naturel, grâce à un gazoduc vers le Mexique.
Des Etats côtiers exemptésLa relance des forages en mer provoque des résistances, y compris parmi ses partisans. Le gouverneur républicain de Floride, Rick Scott, soucieux de protéger l’environnement et le tourisme de son Etat, a tant protesté que Ryan Zinke a dû faire marche arrière. « Après discussion avec le gouverneur Scott, je retire la Floride de tout projet de nouvelle plate-forme pétrolière ou gazière. » Cette dérobade a fait tache d’huile, conduisant de multiples Etats...