Donald Tusk, le président du Conseil européen, a confirmé, mardi 6 février, la tenue d’un prochain sommet réunissant les responsables des institutions européennes et le président turc Recep Tayyip Erdogan. La rencontre aura lieu le 26 mars à Varna, en Bulgarie, en présence de Boïko Borissov, premier ministre de ce pays qui exerce actuellement la présidence tournante de l’Union.
Cette réunion, jugée impossible il y a quelques semaines encore, ne fait pas l’unanimité au sein des Etats membres. Elle était toutefois devenue inévitable compte tenu des pressions exercées par la diplomatie turque à Bruxelles. Faruk Kaymakci, le représentant permanent de la Turquie auprès de l’UE, plaidait ainsi récemment, devant des journalistes, pour la relance du processus d’adhésion de son pays, commencé en 2005 – et totalement arrêté à ce jour -, même si la dérive du pouvoir à Ankara le rend plus impossible que jamais, et même si la chancelière allemande Angela Merkel et une série de pays (l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas, mais aussi la France) s’y opposent. « L’adhésion n’est pas envisageable, nous devons interrompre le processus d’élargissement. Ce pays s’écarte de nos valeurs européennes, il est sur la mauvaise voie, même s’il y a eu des signaux contradictoires ces dernières semaines », explique Manfred Weber, le président du principal groupe politique à Strasbourg, le PPE.
« Pleine adhésion »« Nous désirons une pleine adhésion à l’Europe », a répliqué récemment M. Erdogan dans une interview à La Stampa. Au passage, il rejetait le « partenariat » que lui a proposé récemment Emmanuel Macron. « L’UE bloque l’accès à la négociation et laisse entendre que l’absence de progrès dépend de nous. C’est injuste. Tout comme le fait que certains pays de l’UE avancent pour nous d’autres options que l’adhésion », expliquait M. Erdogan.
À Bruxelles, M. Kaymakci enchaîne : « La Turquie est un pays...