Les nationalistes corses ont qualifié d’« occasion manquée » la visite d’Emmanuel Macron dans l’île, en dénonçant mercredi un discours « très en deçà des attentes et des enjeux ».
« Nous considérons que c’est une occasion manquée », a déclaré Gilles Simeoni, le président de l’exécutif de la collectivité territoriale corse, en affirmant que les nationalistes allaient toutefois conserver un « esprit de dialogue » en restant « des artisans de la paix ».
« C’est un soir triste pour la Corse », a renchéri Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, qui s’est dit « consterné par le niveau des réponses qui sont données ». « Mais nous restons sereins parce que nous sommes forts, forts du soutien des Corses », a-t-il ajouté, l’air grave. Il a appelé les Corses à « rester mobilisés ».
M. Simeoni a, en particulier, critiqué l’allocution prononcée la veille par le chef de l’Etat en hommage au préfet Claude Erignac, vingt ans après son assassinat : « Ce discours n’a pas été simplement symbolique, mémoriel, mais fondamentalement politique (…) avec le choix de mots volontairement blessants », a-t-il dit, en le qualifiant de « discours de vengeance ».
Dans ce discours, M. Macron avait dénoncé avec force la « lâcheté » des auteurs de cet assassinat, « qui a sali la Corse » et a exclu toute amnistie pour les prisonniers que les nationalistes appellent « politiques ».