A Gérardmer, du sang neuf pour le cinéma d’horreur
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Cinéma
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A Gérardmer, du sang neuf pour le cinéma d’horreur

La 25e édition du Festival international du film fantastique a témoigné d’un souci de secouer le film de genre.

Le Monde | | Par

Matilda Lutz dans « Revenge », de Coralie Fargeat.

Du 31 janvier au 4 février s’est tenue la 25e édition du Festival international du film fantastique de Gérardmer, héritier pérenne du défunt Festival d’Avoriaz, qui réunit chaque année, dans les salles de la cité vosgienne, amateurs et professionnels du cinéma de la peur, ou, plus largement, « de l’imaginaire et des pulsions », comme aime à le rappeler son directeur, Bruno Barde.

Pour fêter son quart de siècle, la manifestation a rendu hommage au cinéaste espagnol Alex de la Iglesia (Le Jour de la bête, Perdita Durango, Le Crime farpait), qu’elle accompagne depuis ses débuts, et a décerné un Grand Prix des Grands Prix au plus emblématique de ses lauréats, le film Scream (1996), de Wes Craven. Mais ce qui fait la force indéniable du rendez-vous à travers les années, c’est son public fervent, constitué de passionnés et de curieux, toujours aussi nombreux (38 000 entrées pour l’édition 2017), qui animent chaque séance d’une réactivité frémissante et bon enfant, comme pour mieux dialoguer avec les œuvres présentées.

Bon nombre de films affichaient la particularité de repenser le rôle des personnages féminins au sein d’un genre pourtant très codifié

Deux sélections, de longs et de courts-métrages en compétition, étaient donc soumises à la sagacité des jurés, le premier présidé par le réalisateur et comédien Mathieu Kassovitz, le second par le duo de cinéastes Hélène Cattet et Bruno Forzani (Amer, Laissez bronzer les cadavres). Les films affichaient, pour bon nombre d’entre eux, la particularité de repenser le rôle des personnages féminins au sein d’un genre pourtant très codifié, prouvant, s’il le fallait, que celui-ci n’était pas hermétique aux évolutions de la société et pouvait même s’en faire la caisse de résonance.

En effet, la tradition fantastique (qui remonte bien au-delà du cinéma) a souvent fait de la femme un sujet privilégié d’identification à la peur ou aux...