Au Parlement européen, petits arrangements avec les populistes
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Au Parlement européen, petits arrangements avec les populistes

Droite et gauche ménagent leurs alliés les plus radicaux venus de l’Est.

Le Monde | | Par

Guy Verhofstadt, qui préside le groupe parlementaire Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, à Bruxelles, en décembre 2017.

Dans les couloirs du labyrinthique siège bruxellois du Parlement européen, des élus du Parti populaire européen (PPE, droite), du Parti socialiste européen (PES, gauche), ou de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE, centre) s’activaient, jeudi 1er février, pour savoir s’il fallait inscrire à l’agenda de la plénière à Strasbourg, quelques jours plus tard, une nouvelle résolution condamnant les violations à l’Etat de droit du gouvernement polonais. Et une autre dénonçant les tentatives du Parti socialiste au pouvoir en Roumanie d’affaiblir le parquet anticorruption du pays.

Résultat des courses : pas de résolution sur la Pologne, mais la démission programmée d’un vice-président de l’hémicycle, le Polonais Ryszard Czarnecki, membre du parti Droit et justice (PiS), le parti réactionnaire aux manettes à Varsovie (associé aux tories britanniques au sein des Conservateurs et réformistes européens, ECR), pour avoir insulté une compatriote PPE. Pas davantage de résolution contre Bucarest : les conservateurs n’ont pas rangé leurs couteaux face aux sociaux-démocrates, mais veulent ménager leurs partenaires locaux de l’Alliance démocratique des Hongrois de Roumanie, alliés de circonstance du gouvernement socialiste roumain.

Cette cuisine politique complexe échappe largement au grand public, la notoriété des partis paneuropéens chutant brutalement hors des cercles bruxello-strasbourgeois. Pour autant, elle contribue à largement les affaiblir.

Limiter les dérives

Ces formations, qui n’ont acquis un véritable statut qu’avec le traité de Maastricht, en 1992, ont toujours été divisées : « Leur cohérence politique et idéologique est problématique », souligne le socialiste belge Paul Magnette, professeur à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Mais aujourd’hui, elles sont au bord de la rupture, gangrenées par la montée des mouvements populistes, surtout dans l’est de l’Europe. « Le PPE a Viktor Orban...