Les salariés de Carrefour craignent de nouvelles suppressions d’emplois
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Économie française
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La Matinale du 04/02/2018
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Les salariés de Carrefour craignent de nouvelles suppressions d’emplois

Selon les syndicats, ce ne sont pas 2 400 salariés mais plus de 5 000 qui seront touchés, en France, par le plan de transformation du groupe. Des appels à la grève sont lancés.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

A woman leaves a French retail giant Carrefour supermarket in Nantes, on January 26, 2018. 
France's Carrefour group said on January 23, 2018 it is overhauling its business in a transformation plan involving thousands of job cuts, a product revamp and new partnerships in China.   / AFP PHOTO / LOIC VENANCE

« “Alors, vous allez fermer ?” Cette question, les assistantes de caisse l’entendent plusieurs fois par jour de la part des clients. » Depuis presque deux semaines, dans l’hypermarché Carrefour où il travaille, Sylvain Macé, délégué syndical CFDT, enregistre les inquiétudes des salariés. Depuis qu’il a appris par voie de presse, le 23 janvier, l’ampleur du plan de transformation visant à redresser Carrefour d’ici à 2022, le personnel du premier employeur privé de France (115 000 employés en France, dont 10 500 au siège) se demande à quelle sauce il va être mangé. Deux milliards d’euros de réduction de coûts dès 2020, plan de départs volontaires de 2 400 personnes au siège du groupe, passage en location-gérance de cinq hypermarchés en France, cession de 273 magasins issus de l’ancien réseau de hard-discount Dia… Sur toutes ces décisions, les salariés ont du mal à avoir une vision précise de la réalité, malgré les comités de groupe et les échanges avec les instances de décision.

Complexe, le dialogue social chez Carrefour ? Probablement aussi le fruit d’une organisation issue des stratégies et acquisitions passées, où les informations se noient dans la multitude des interlocuteurs, « le DRH groupe, le DRH hypermarchés, le DRH supermarchés… », égrène M. Macé.

Pour faire écho à leurs revendications, les organisations syndicales ont prévu des mouvements de grève. La CGT annonce des actions dans toutes les enseignes du groupe durant la semaine du 5 au 10 février. A l’appel de FO, un rassemblement national est prévu le 8 février au siège de l’entreprise, à Massy (Essonne), « où l’on attend plus de 2 000 personnes, auxquelles s’ajouteront nos collègues de Belgique, qui nous rejoindront », anticipe Michel Enguelz, délégué FO pour le groupe. Le même jour, une rencontre est prévue avec la direction, qui déterminera la poursuite ou non du mouvement.

« Erreur stratégique »

Car, selon les calculs des syndicats, ce ne sont...