
Après avoir triomphé, en décembre 2017, aux Trans Musicales de Rennes, le groupe Altin Gün devrait enthousiasmer le public des Nuits de l’alligator, festival itinérant consacré aux déviances du blues, où l’envoûtant sextette psychédélico-oriental se produira, du 11 au 17 février, à Paris et en province.
On pourrait croire ce groupe turcophone originaire d’Istanbul. Il a, en fait, été fondé à Amsterdam, fin 2016, par un bassiste néerlandais, Jasper Verhulst – officiant habituellement avec le rétro-futuriste Jacco Gardner –, tombé amoureux de l’âge d’or (altin gün, en turc) de la scène rock anatolienne.
Si le patrimoine psychédélique anglo-saxon a nourri de réguliers revivals, une nouvelle génération de « diggers » (ces passionnés d’archéologie discographique) et de labels archivistes révèle aujourd’hui des territoires oubliés, pouvant devenir, à leur tour, des sources d’inspiration.Publiée par le label allemand Normal Records, la collection « Peace, Love & Poetry » présente ainsi des compilations consacrées aux pépites du rock psychédélique brésilien, africain, japonais, mexicain ou… turc. A l’instar du groupe californien Dengue Fever, ayant choisi de réinventer un rock psyché khmer après avoir redécouvert la scène cambodgienne de la fin des années 1960, Altin Gün fantasme sur les trésors cachés du Bosphore.
Leur répertoire est constitué de standards de rock anatolien et d’adaptations de chansons traditionnelles« Je suis d’abord tombé sur la réédition d’un album de la Joan Baez turque, Selda Bagcan, publié par le label anglais Finders Keepers, se souvient Jasper Verhulst. Cela m’a donné envie d’en savoir plus, à travers des compilations publiées récemment. » Des recueils comme Anatolia Rocks ou Turkish Freakout font découvrir au bassiste d’envoûtants mélanges entre mélodies traditionnelles et arrangements acid rock. Jusqu’à ce que la passion du collectionneur recoupe celle de l’instrumentiste.
« J’avais...