
Pan sur les becs sucrés ! La poudre blanche se retrouve sur le banc des accusés. Un documentaire australien, Sugarland, a dénoncé les ravages de l’excès de consommation du sucre. Avec une dose de 160 g par jour, gare aux bourrelets, aux problèmes hépatiques… et surtout à l’accoutumance. Chacun peut devenir accro à son insu, tant le sucre avance masqué dans nombre de produits alimentaires industriels, même salés. De quoi susciter quelques prises de conscience, surtout dans les pays développés. A l’inverse, dans certains pays d’Asie ou d’Afrique, le goût sucré est en plein essor. L’un dans l’autre, la consommation du sucre a continué de progresser de 1,3 % en 2017, en ligne avec sa croissance moyenne des dix dernières années.
Mais que les amateurs de douceurs et de Chandeleur se rassurent. On ne manquera pas de sucre pour saupoudrer les crêpes. L’heure est à l’abondance. L’Inde et la Thaïlande ont retrouvé des niveaux de production satisfaisants. L’Europe a ouvert les vannes avec la fin des quotas sucriers, le 1er octobre 2017.
Plus d’entraves pour la betterave. Les grands sucriers européens, les allemands Südzucker et Nordzucker ou les coopératives françaises Tereos et Cristal Union, ont poussé les agriculteurs à planter à tour de bras. Dame nature a fait le reste. Résultat : avec une augmentation des surfaces plantées de 20 % et un rendement quasi historique de 93 tonnes à l’hectare, plus de 44 millions de tonnes de betteraves ont été récoltés en France pour une production record de sucre de 6,3 millions de tonnes. « En Europe, la production va dépasser les 20 millions de tonnes », estime Timothé Masson, de la Confédération générale des planteurs de betteraves.
Les bouchées doublesLes sucriers européens, désormais libres d’inonder les marchés, ont mis les bouchées doubles, allongeant la campagne sucrière à 135 jours et faisant turbiner leurs usines plus longtemps pour réduire leurs coûts.
Décrocheront-ils...