Dans beaucoup d’entreprises, la diversité religieuse reste un « sujet tabou »
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Dans beaucoup d’entreprises, la diversité religieuse reste un « sujet tabou »

Si certaines entreprises préfèrent ne pas évoquer le sujet, d’autres entreprises ont fait du recrutement de femmes portant un voile une politique.

Le Monde | | Par

Beaucoup de jeunes femmes voilées ont des difficultés à trouver un emploi.

Lorsqu’elles doivent embaucher, toutes les entreprises n’ont pas les mêmes réflexes à l’égard du voile. « Il y a un rejet de la part de certaines entreprises et d’autres pour lesquelles ça ne pose aucun problème, notamment celles qui travaillent à l’international », témoigne Saïd Hammouche, fondateur du cabinet de recrutement spécialisé dans la diversité Mozaïk RH.

Certaines entreprises ont même fait du recrutement de femmes portant un voile une politique. Dans les deux entreprises suédoises H&M et Ikea, l’affichage des signes religieux est considéré comme un élément de la diversité. « Nos clients d’origine et de culture différentes affichent ces différences. Ils doivent se reconnaître dans nos salariés », explique Majda Vincent, DRH d’Ikea France. Le voile devient ainsi « un accessoire de mode identitaire » qui doit respecter les besoins de l’entreprise en termes d’hygiène, de sécurité et de communication « corporate ».

« Le voile n’est pas un sujet »

Chez Ikea, les modalités du port du voile sont abordées lors de l’entretien d’embauche. « Les salariées sont alors informées que l’entreprise met à disposition un voile “Ikea” pour celles qui le souhaitent, mais la majorité viennent avec le leur. Trois conditions sont posées : que le voile soit sombre, que le visage soit visible, ainsi que le badge au niveau du cou et la tenue jaune d’Ikea. En restauration, elles remplacent le voile par la charlotte pour respecter les règles d’hygiène », précise Mme Vincent. Sur un effectif total de 10 000 personnes, dont la moitié de femmes, 37 % sont en contact avec le client « et le voile n’est pas un sujet. En vente conseil, à la caisse, au service après-vente ou en restauration, chacun vient comme il est ».

Plus globalement, constate Claire Chevalier, responsable de projets diversité du réseau Les entreprises pour la cité, « la diversité religieuse est encore un sujet tabou...