L’enquête sur la campagne de Trump provoque une guerre d’usure au Congrès
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L’enquête sur la campagne de Trump provoque une guerre d’usure au Congrès

Au sein de la commission du renseignement, le républicain Devin Nunes défend bec et ongles le président.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Le démocrate Adam Schiff (à gauche) et le républicain Devin Nunes, membres de la commission du renseignement de la CHambre des représentants, au Capitole, en mars 2017.

Ils sont tous les deux élus de Californie, siègent tous les deux au Congrès, et sont tous les deux les chefs de file de leurs partis respectifs au sein de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. Tout le reste, en revanche, sépare le républicain Devin Nunes, qui en est le président, du démocrate Adam Schiff.

La publication des minutes de la réunion qui a débouché le 29 janvier sur un vote, bloc contre bloc, en faveur de la publication d’un rapport à charge contre la police fédérale, rédigé par des assistants de Devin Nunes, a témoigné de l’acrimonie qui teinte désormais leurs échanges. Leurs homologues au Sénat, le républicain Richard Burr (Caroline du Nord) et le démocrate Mark Warner (Virginie), ont su conserver une relation de travail empreinte de courtoisie en dépit de l’hystérie générée par l’enquête « russe ». Eux se livrent au contraire l’une de ces guerres dans laquelle on ne fait pas de prisonniers, une rupture pour une commission dont la nature particulière, l’examen d’informations sensibles, favorisait jusqu’à présent la modération et le souci du consensus.

Le républicain, il est vrai, n’a rien fait au cours des derniers mois pour conserver l’estime du démocrate. En avril, il a même été contraint à prendre du recul, faisant l’objet d’une enquête interne du comité d’éthique de la Chambre pour avoir évoqué publiquement des données classifiées. Devin Nunes, finalement blanchi, s’était porté au secours du président Donald Trump après que ce dernier avait dénoncé sans la moindre preuve une mise sur écoutes le visant, pendant la campagne présidentielle, ordonnée, selon lui, par le président démocrate Barack Obama.

L’agenda de l’élu avait donné à penser qu’il était intervenu en concertation étroite avec la Maison Blanche, sans en informer ses collègues de la Commission du renseignement. Le sénateur républicain Lindsey Graham avait sévèrement critiqué un enquêteur digne, selon lui, du « commissaire...