Cancers : « L’objectif à l’horizon 2030, c’est 70 % à 80 % de guérisons »
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Cancers : « L’objectif à l’horizon 2030, c’est 70 % à 80 % de guérisons »

Les cancérologues Fabien Calvo et Dominique Maraninchi reviennent sur le bilan contrasté des quinze dernières années de lutte contre le cancer en France. Et sur les défis de cette médecine toujours plus personnalisée.

Le Monde | • Mis à jour le | Propos recueillis par

Dominique Maraninchi et Fabien Calvo à Paris le 30 janvier.

« Quinze ans de recherches sur le cancer en France ». Ainsi s’intitule un rapport en forme de bilan réalisé à la demande de l’Institut national du cancer (INCa), mis en ligne vendredi 2 février, deux jours avant la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Ses deux auteurs, le Pr Fabien Calvo, directeur scientifique du consortium Cancer Core (Institut Gustave-Roussy, Villejuif) et ancien directeur scientifique de l’INCa, et le Pr Dominique Maraninchi (Institut Paoli-Calmettes, Marseille), ancien président de l’INCa, reviennent pour Le Monde sur l’état de la lutte contre le cancer et les défis à relever.

Comment a évolué la situation du cancer en France depuis le début des années 2000 ?

Fabien Calvo : L’incidence du cancer s’est stabilisée plus ou moins en plateau pour les hommes et à un moindre degré pour les femmes [400 000 nouveaux cas de cancer au total en 2017]. La mortalité [150 000 décès] a connu une réduction majeure par rapport à 1980 si l’on tient compte de l’accroissement de la population et de son vieillissement, avec une diminution plus rapide chez les hommes. Du fait des facteurs démographiques, l’incidence devrait rester stable et nous pouvons espérer voir une diminution de la mortalité.

Dominique Maraninchi : L’accroissement de la survie à cinq ans après le diagnostic d’un cancer reflète bien cette évolution. Elle était de 30 % en 1970 et de 50 % en 2000. Les projections pour 2030 la situent aux environs de 70 % à 80 %. Nous vivons une période révolutionnaire avec un changement de l’image de la maladie, de sa compréhension scientifique, mais c’est aussi une révolution sociétale. Les choses ont bougé ces vingt dernières années, à l’instar du VIH-sida, où le courage politique, l’intervention sur tous les aspects liés à la maladie et l’organisation des soins en fonction des patients l’ont permis.

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