Var : cinq morts dans l’accident de deux hélicoptères militaires
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Société

Var : cinq morts dans l’accident de deux hélicoptères militaires

Les appareils de l’école d’aviation du Cannet-des-Maures se sont percutés près du lac de Carcès. La ministre des armées s’est rendue sur place.

Le Monde | • Mis à jour le

Les forces de gendarmerie et les pompiers près des lieux de l’accident.

Deux hélicoptères militaires se sont écrasés près du lac de Carcès (Var), à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Tropez, vendredi 2 février. Le crash a coûté la vie à cinq militaires à bord des appareils. C’est l’un des plus graves accidents survenus ces dernières années en France. La ministre des armées, Florence Parly, s’est rendue sur place dans l’après-midi.

Selon un communiqué de la préfecture du Var, « les secours ont retrouvé trois corps sans vie dans un hélicoptère et deux autres victimes dans un second ». Il s’agit de « cinq officiers de l’armée de terre » en « mission d’entraînement en vol dans le Var », a précisé le premier ministre dans un communiqué. Il s’agissait de trois instructeurs, dont l’un avait plus de cinq mille heures de vol à son actif, et de deux pilotes stagiaires, rapporte notre journaliste qui suit les questions de défense.

Les trois instructeurs de l’EALAT morts sont le lieutenant-colonel Stéphane Chaon, 44 ans, le capitaine François Mille, 35 ans, et le capitaine Patrick Vasselin, 52 ans. Les deux stagiaires du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS) de Pau disparus sont le capitaine Quentin Gibert, 29 ans, et le lieutenant Sébastien Grève, 30 ans. Tous mariés, ils laissent derrière eux onze enfants.

L’hypothèse d’une collision est privilégiée

Les hélicoptères, des Gazelle de l’Ecole de l’aviation légère de l’armée de terre (EALAT) du Cannet-des-Maures, se sont écrasés vers 8 h 30. « L’un des deux [appareils] s’est disloqué et est tombé sur la route départementale, le second, à quelque 150 ou 200 mètres, a brûlé », a précisé sur place le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine, ajoutant que « les causes de l’accident [n’étaient] à l’heure actuelle pas identifiables ».

« L’hypothèse de travail est celle d’une collision entre les deux appareils », a déclaré Xavier Tarabeux, le procureur de Marseille, vendredi après-midi. Il a en revanche exclu la piste d’une collision des appareils avec une ligne électrique à haute tension.

Le lieu exact et la raison de cette collision restent pour le moment inconnus. Xavier Tarabeux a dit que « les pilotes étaient expérimentés, y compris les stagiaires à bord ». Selon l’adjoint au général commandant l’Ealat, ce sont deux instructeurs, avec une grande expérience, de trois mille à cinq mille heures de vol, qui étaient aux commandes des deux appareils. « Je ne crois pas que ce soit une erreur de pilotage, peut-être une erreur d’inattention, ou un problème mécanique », avait-il déclaré plus tôt.

Les deux Gazelle n’étaient pas équipés de boîte noire, selon le procureur.

Un secteur « régulièrement survolé » par l’armée

« Apparemment, il y aurait eu un télescopage (…). Cet accident est complètement incompréhensible », a déclaré pour sa part le maire de Carcès, Patrick Genre. Un autre élu présent sur les lieux, le conseiller départemental Jean-Pierre Veran, maire de la commune voisine de Cotignac, assurait qu’aucun accident n’avait jamais eu lieu dans ce secteur « régulièrement survolé » par l’armée, évoquant un « choc effroyable » et des débris « éparpillés ».

L’enquête a été confiée au parquet de Marseille et est menée par la section de recherches de la gendarmerie de l’air. Une vingtaine de militaires ont été déployés sur place, ainsi que le commandant de groupement de gendarmerie et le sous-préfet du Var.

Le président Emmanuel Macron a exprimé sa « grande émotion » en apprenant « la mort de cinq pilotes d’hélicoptères de l’armée de terre, à la suite d’un accident lors d’un vol d’entraînement dans la région du Luc-en-Provence, dans le Var ».

Créée en 1957, la base du Cannet-des-Maures accueille aujourd’hui une des implantations de l’école de l’aviation légère de l’armée de terre. Elle regroupe l’état-major de l’école et trois centres de formation, dont la base école Général-Lejay.