« Le Monde des livres » lu de l’étranger
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« Le Monde des livres » lu de l’étranger

Sept écrivains partagent leur vision du supplément littéraire du « Monde » à l’occasion de ses 50 ans.

Le Monde | | Par

Comment le « Monde des livres » est-il reçu au-delà de nos frontières ? Des écrivains britanniques, grec, roumain… racontent leur rapport au supplément.

Enrique Vila-Matas (Espagne)

« Je me souviens que Jacqueline Piatier a fondé “Le Monde des livres” il y a plus d’un demi-siècle (on me dit que c’était le 1er février 1967) et je me souviens aussi que, lorsque je suis allé vivre à Paris, exactement sept ans plus tard, le supplément était déjà un mythe, avait autorité et prestige, et m’a aidé à m’orienter dans le labyrinthe de la littérature mondiale. Je lui dois la lecture, dans ces années, d’auteurs du Nouveau Roman et du cercle de Tel Quel, ainsi que des livres de Beckett, Nabokov et Borges, parmi tant d’autres. Le grand mérite du supplément a été de maintenir, de manière très dynamique, le prestige et l’autorité de l’époque. »

Ersi Sotiropoulos (Grèce)

« J’ai gardé un souvenir très vif du moment où Maurice Nadeau m’a annoncé qu’une première critique de mon roman Zigzags dans les orangers (2003) venait d’être publiée dans “Le Monde des livres”. Pour un auteur étranger qui, en plus, écrit dans une langue “rare”, l’existence du “Monde des livres” semble une gageure : il donne une place de choix à la littérature étrangère et ose, en touteliberté, distinguer des auteurs de toutes origines, s’affranchissant de l’omniprésence de la littérature anglo-saxonne. Il peut encore se permettre d’envoyer ses critiques à la rencontre des écrivains dans leur pays pour les interviewer dans leur cadre de vie. Cela donne des portraits saisissants et une approche différente des œuvres. Rilke écrivait que “plus inexprimables que tout sont les œuvres d’art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe”. Je souhaite que Le Monde continue de nous donner les clés pour approcher cet “inexprimable”. »

Edna O’Brien (Irlande)

« Le Monde est une référence pour ceux d’entre nous qui vivent...