
Journaliste, écrivain, vigneron, Jean-Claude Lattès avait de nombreux points communs avec le président de l’académie Goncourt, Bernard Pivot qui a annoncé son décès survenu, samedi 27 janvier, à Paris. Il avait 76 ans. C’est pourtant comme éditeur que Jean-Claude Lattès s’est taillé une franche réputation, un éditeur flamboyant et pressé, dont l’ascension prodigieuse, a été suivie par une chute, tout aussi remarquable.
En 1991, il est remercié de la direction d’Hachette-Livre, alors troisième groupe mondial d’édition, détenu par Jean-Luc Lagardère. L’homme quitte alors le secteur pour ne pas y revenir sauf pour écrire deux livres avec son complice de toujours Eric Deschodt, avant de publier seul, la première biographie d’un oublié de l’histoire : Agrippa. Le Dernier Roi des Juifs, sera publié en 2012, chez NiL, maison dirigée par Nicole Lattès, la mère de ses deux fils. L’édition reste une affaire de famille.
Né le 3 septembre 1941, ce fils d’un marchand de tissu réputé de Nice hésite entre journalisme et édition. A l’Ecole supérieure de commerce de Paris, il crée un journal et un prix littéraire nommé Hermès, le dieu du commerce et des voleurs. Très tôt, il est critique littéraire à Combat, Arts, l’Express ou Candide, fait des stages chez Grasset et débute sa carrière aux côtés de Pierre Belfond, en 1963.
Des débuts difficilesDeux ans plus tard, il entre chez Robert Laffont, où il dirige le service publicité et les relations publiques. C’est de cet éditeur dont il se sent le plus proche : « Mon patron et mon maître, il m’a tout appris », dit-il. Pourtant, c’est parce que Robert Laffont refuse de lancer une collection de livres sur l’actualité qu’il part créer en 1968 une maison nommée Edition spéciale avec Jacques Lanzmann, alors rédacteur en chef du magazine Lui. Leur premier titre consacré aux événements de mai 1968 sera Ce n’est qu’un début, de Philippe Labro. Suivent des documents...