A l’Opéra de Paris, la course de fond d’Aurélie Dupont
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A l’Opéra de Paris, la course de fond d’Aurélie Dupont

La directrice de la danse à l’Opéra national de Paris a prévu 184 ballets, d’ici à la fin de l’année 2019.

Le Monde | • Mis à jour le | Par

L’ancienne danseuse étoile et directrice de la danse à l’Opéra de Paris, Aurélie Dupont, à Paris en janvier 2018.

Cette saison 2018-2019 extra-longue, conçue par Aurélie Dupont, directrice de la danse à l’Opéra national de Paris, a la saveur d’une course de fond qui emporte spectateurs et danseurs dans un même élan jusqu’à fin… 2019. Du souffle donc, une énergie profonde, pour un trajet musclé par un désir d’exploration permanente et d’émotion inattendue.

Avec 184 ballets au total, dont 124 au Palais Garnier et 60 à l’Opéra Bastille, le menu chorégraphique de la troupe s’annonce aussi consistant que piquant. « Je n’avais pas envie de rendre un hommage académique à notre histoire et à son héritage que je respecte et transmets, précise Aurélie Dupont. Je me suis plutôt appuyée sur cette école française et ces ­artistes comme, par exemple, les chorégraphes Serge Lifar ou Roland Petit pour me projeter vers l’avenir. Plutôt qu’un feu d’artifice pendant toute une saison, j’ai rêvé d’un bouquet final permanent.»

Rêvons donc. Le réveillon du 31 décembre 2019 se fêtera en compagnie du Jeune Homme et la Mort, ballet mythique créé en 1946 par Roland Petit, Jean Cocteau et Jean Babilée.

Il sera la cerise sur l’énorme pièce montée composée, entre autres, de quatre créations spécialement conçues pour la compagnie, de quatre entrées au répertoire (de l’Israélien Ohad Naharin et du duo Sol Leon et Paul Lightfoot) ainsi que de reprises inoxydables pour solidifier la technique des interprètes.

Du beau monde sur les plateaux

« Un beau et grand rôle doit venir au bon moment dans la vie, ni trop jeune ni trop vieux, affirme Aurélie Dupont. Découvrir un personnage qu’on ne connaît pas et devant lequel on se sent perdu, vulnérable et fragile, fait aussi partie de l’apprentissage. » Elle tente ainsi de distinguer les danseurs au moment pile où tout leur potentiel peut s’exprimer dans des personnages de haute complexité, en particulier ceux des monuments comme Cendrillon, Le Lac des Cygnes, dans...