
Tribune. La première année de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis a suscité des interrogations chez nos alliés, comme au sein de la communauté d’experts des think tanks de Washington. Aucun président depuis la seconde guerre mondiale n’est en effet arrivé au pouvoir avec une expérience si éloignée de la bulle washingtonienne et une vision si opposée à celle de ses prédécesseurs en matière de politique étrangère. Cependant, la personnalité et le style hétérodoxes du président ne doivent pas empêcher un examen sérieux, loin des cris d’orfraie et des postures partisanes, du bilan et des priorités stratégiques de cette administration après un an au pouvoir.
Quelle est la vision du monde de l’administration Trump ? Elle est certes multiple. Le président est connu pour ses critiques anciennes des accords de libre-échange et son impatience vis-à-vis d’un partage de fardeau déséquilibré avec les alliés, une critique déjà exprimée par Barack Obama.
Certains conseillers du président représentent une vision assez classique du leadership américain défendu par les républicains : Rex Tillerson, secrétaire d’Etat, apporte un pragmatisme issu du monde des affaires, tandis que les trois généraux entourant le président, James Mattis, le secrétaire à la défense, John Kelly, le directeur de cabinet et H.R. McMaster, le conseiller à la sécurité nationale, assurent une expérience considérable, en particulier au Moyen-Orient.
Des rivaux géopolitiques prioritairesCe qui caractérise la présidence Trump en politique étrangère est une volonté de restaurer la crédibilité de la puissance américaine dans un monde concurrentiel où les rivalités géopolitiques prennent le plus souvent le pas sur les opportunités de coopération. Rivaux géopolitiques, au premier rang desquels se trouvent la Chine et la Russie, acteurs révisionnistes comme l’Iran et la Corée du Nord : l’administration a clairement défini ses priorités.
Cette doctrine est exprimée...